Thèse soutenue

Approche comparée, intégrée et spatialisée pour la gestion d'une ressource emblématique exploitée en Polynésie fraçaise et Nouvelle-Calédonie le cas du bénitier Tridacna maixima : le cas du bénitier (Tridacna maxima)

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Auteur / Autrice : Simon Van Wynsberge
Direction : Nabila Gaertner-MazouniSerge Andréfouët
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des populations et écologie
Date : Soutenance le 23/03/2016
Etablissement(s) : Polynésie française
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale du Pacifique (Faaa)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : UMR241 - EIO, Equipe de recherche, Equipe de recherche
Laboratoire : Université de la Polynésie Française

Mots clés

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Résumé

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Le bénitier (Tridacna maxima) est une ressource emblématique qui peut être trouvée du Pacifique Central jusqu’en Mer Rouge. Son abondance et l’intensité de son exploitation peuvent toutefois varier de plusieurs ordres de grandeur le long de son aire de répartition, selon la pression historique de pêche et les spécificités locales de l’environnement naturel. Dans cette diversité de contextes, comprendre le fonctionnement des populations pour établir des recommandations de gestion raisonnées est un enjeu aussi bien écologique qu’économique. Le travail de thèse consiste à caractériser et comparer le fonctionnement des populations de T. maxima au niveau de trois systèmes récifaux contrastés : l’atoll de Tatakoto (Archipel des Tuamotu) et l’île haute de Tubuai (Australes) en Polynésie française, et la partie Sud-Ouest du Pacifique regroupant la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu. Dans la région de la Nouvelle-Calédonie et du Vanuatu, les densités de T. maxima sont faibles, peu exploitées, et les récifs présentent une diversité d’états de fragmentation (i.e., récifs continus versus isolés). Dans ce contexte, l’analyse est contrainte vers une approche de type méta-populationnelle. Un modèle de diffusion allélique a été couplé à un modèle bio-physique et utilisant des cartes de distribution de la ressource, a été validé par des données génétiques. Il a mis en évidence une influence forte de l’état de fragmentation des habitats et de la taille des populations sur leur connectivité, et suggère que la distribution spatiale de la ressource pourrait servir de premier proxy à la connaissance de la connectivité des populations lorsqu’une modélisation précise des courants océaniques et lagonaires n’est pas disponible. En Polynésie française, les densités de T. maxima sont bien plus élevées pour certains sites, son exploitation est plus intensive, et l’isolement des lagons suggère des populations essentiellement fermées. En conséquence, un modèle halieutique a été développé afin d'évaluer dans quelle mesure les traits de vie (croissance, mortalité, et reproduction) à l'échelle de l’individu ainsi que la pêche orientent la dynamique à l’échelle populationnelle (e.g. densités, structures de tailles). La comparaison des résultats relatifs à Tatakoto et à Tubuai suggèrent un rôle du type de récif (atoll versus île) dans la dynamique des populations, qui influence également l’efficacité des mesures de gestion. Enfin, nous avons replacé ces travaux dans un contexte plus large d’écologie paysagère, évolutive, et de biologie de la conservation et discuté de leurs implications en termes de gestion. Ces pistes de réflexions fournissent des perspectives prometteuses pour la recherche fondamentale et appliquée à la gestion des ressources insulaires tropicales.