La représentation de l’espace géographique dans les Métamorphoses d’Ovide
Auteur / Autrice : | Hélène Malochet-Turquety |
Direction : | Anne Videau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature latine |
Date : | Soutenance le 10/12/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....) |
Jury : | Président / Présidente : Étienne Wolff |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Videau, Étienne Wolff, Jacqueline Fabre-Serris, Hélène Casanova-Robin, Charles Guittard, Mario Labate | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacqueline Fabre-Serris, Hélène Casanova-Robin |
Mots clés
Résumé
L’œuvre d’Ovide est composée au sortir d’une époque de profonds bouleversements sociaux, culturels et spatiaux. Sous Auguste qui réorganise l’Empire émerge une représentation de l’espace conçu comme un ensemble unifié. Les Métamorphoses proposent au lecteur un voyage dans le temps selon un axe chronologique immense, en même temps qu’un voyage dans l’espace, de la Grèce des débuts du monde à Rome et au monde entier. Elles peuvent s’interpréter comme une épopée sur l’espace, progressivement maîtrisé. Le poète sélectionne les lieux et les traits de géographie physique (fleuves, monts) et urbaine qui vont constituer l’armature ou l’arrière-plan d’un mythe. Ces lieux sont le plus souvent ceux des traditions mythiques grecques, les toponymes sont homériques ou alexandrins, mais Ovide se les approprie et réinterprète les représentations spatiales de ses prédécesseurs pour construire sa vision de l’espace ; en outre, il introduit dès la cosmogonie initiale des toponymes récents, ouvrant ainsi l’espace du poème à la géographie et à l’histoire universelles. Cette réécriture romaine des mythes s’inscrit dans un questionnement sur la culture et la citoyenneté romaines et met en lumière les rapports complexes qu’elle entretient avec la culture grecque. Ces rapports se jouent à l’échelle de chaque mythe, dès lors qu’un toponyme est mentionné, mais aussi à l’échelle du poème entier : les lieux sont mis en en réseau les uns avec les autres et ont une histoire qui se construit au fil des livres. Le poète fait ainsi coïncider géographie physique et géographie culturelle, nature et culture, en racontant la construction de l’espace par une collectivité qui est à la fois l’humanité entière et plus spécifiquement, le peuple romain, nourri de culture grecque.