Thèse soutenue

La création théâtrale contemporaine au Liban entre mémoire archivée et document fictif.
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Auteur / Autrice : Raymond Hosny
Direction : Jean-François Dusigne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Théâtre
Date : Soutenance le 13/04/2016
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Scènes et savoirs
Jury : Président / Présidente : Sophie Lucet
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Dusigne, Philippe Goudard
Rapporteurs / Rapporteuses : Joseph Danan, Marie-Christine Autant-Mathieu

Résumé

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Y a-t-il une différence entre mémoire et imagination ? Comment évoquer l’histoire d’une guerre dont les séquelles sont encore manifestes et qu’on souhaite oublier? Le théâtre répondrait-il à l’obligation de mettre à distance une telle histoire ? Entre la nécessité de se rappeler et le besoin d’oublier, la création théâtrale au Liban dans les années 2000 réveille le paradoxe de l’écriture de l’histoire de la guerre civile (1975-1990). Écrits de journaux, faits divers, photos, vidéo, Internet deviennent les matériaux du travail scénique, autant de traces qui évoquent les symptômes d’une mémoire conflictuelle, latente ou traumatisée, soulignant les méfaits de l’oubli volontaire et les influences des médias. La potentialité fictive des documents et des archives constitue les enjeux de la création, particulièrement dans les oeuvres de la compagnie Arcinolether, de Rabih Mroué et de Walid Raad. Enquêter, raconter et interroger deviennent les modalités d’un langage scénique. Ces formes narratives s’apparentent à des mises en performance et mettent en question la représentation théâtrale et le jeu de l’acteur. Dérivant d’une « dramaturgie documentaire », la scène contemporaine au Liban joue sur la frontière entre réel et fiction. Ce caractère glissant de la vérité décline des enjeux politiques et rend poreuse la relation entre témoignage et faux document. En soumettant le passé au débat, ces réalités imaginaires permettent-elles de faire le deuil d’une histoire amputée, d’engager un changement de regard vers le passé et peut-être aussi l’amorce d’une « démarche résiliente » ?