La notion de prudence dans la pensée castillane médiévale et moderne (1252-1598) : Du roi Sage au roi Prudent ?
Auteur / Autrice : | Mélanie Jecker |
Direction : | Georges Martin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études romanes espagnoles |
Date : | Soutenance le 24/09/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Civilisations et littératures d'Espagne et d'Amérique du Moyen-Age aux Lumières (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Hélène Thieulin-Pardo |
Examinateurs / Examinatrices : Alexandra Merle, Marina Mestre Zaragozà, José Manuel Nieto Soria, Jacob Schmutz |
Résumé
Ce travail de thèse porte sur la notion de prudence dans la pensée castillane médiévale et moderne, depuis le début du règne d'Alphonse X de Castille, dit « le roi Sage », en 1252, jusqu'à la mort de Philippe II, dit « le Prudent », en 1598. Le choix d'une période longue a permis d'analyser dans toute sa complexité le processus de réception et d'adaptation des doctrines classiques sur la prudence par les traducteurs, commentateurs et penseurs politiques castillans. La thèse montre comment ce concept défini dans les textes de l'Antiquité grecque et latine a nourri leur réflexion sur la double nature, rationnelle et politique, de l'homme : la prudence est en effet la vertu intellectuelle qui définit l'homme comme animal politique, et plus particulièrement, chez Aristote, le gouvernant et le législateur. La transmission, fidèle ou non, de la doctrine aristotélicienne des vertus intellectuelles en général, et de la prudence en particulier, se révèle le lieu d'un affrontement entre deux paradigmes royaux dans la Castille d'alors : face au modèle d'un roi sage (sapiens, sabio) disposant d'un pouvoir absolu, que les monarques successifs s'attachent à maintenir tout au long de la période, la haute noblesse et les maîtres ès arts salmantins posent l'image d'un roi simplement prudent au sens où l'entend Aristote, c'est-à-dire faillible, pour mieux l'inviter à gouverner en s'appuyant sur les élites de son royaume.