Thèse soutenue

Le corps en exil. Walter Benjamin, penser le corps

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Léa Barbisan
Direction : Gérard Raulet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance le 03/12/2016
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Ralf Zschachlitz
Examinateurs / Examinatrices : Natalie Depraz, Antonio Somaini, Uwe Steiner

Résumé

FR  |  
EN

Le corps constitue un leitmotiv discret mais persistant dans l’oeuvre de Walter Benjamin : ce travail se propose d'en relever l'importance. La question du corps ouvre un point d'accès privilégié à la réflexion anthropologique de Benjamin, déterminant tout à la fois les problématiques épistémologique, éthique et politique qui structurent son oeuvre et lui donnent sa cohérence. La première partie de ma thèse s'attache à la théorie de la connaissance : j'y montre comment le corps, se dégageant progressivement de la philosophie benjaminienne du langage, s'impose comme la matrice d'une intention irréductible à la subjectivité, apte à en subvertir les catégories et les hiérarchies. Le trouble que le corps ni sujet ni objet, lieu disloqué tout à la fois intime et étranger, jette dans la division entre l'ego et le monde amène Benjamin à réévaluer la partition entre l'être humain et la nature. La deuxième partie met en évidence le rôle du corps dans l'éthique benjaminienne, qui interroge, à partir d'une réflexion sur la vulnérabilité somatique, la ligne de partage entre l'autonomie et l'hétéronomie et, partant, l'idéal de la souveraineté. Le corps, part de « nature » dont l'humain ne peut se défaire, est ce par quoi l'être humain éprouve le temps et peut comprendre sa propre historicité. La troisième partie s'intéresse à la façon dont Benjamin pense la compénétration de la nature et de l'histoire à partir des effets que la technique déploie dans la chair de ses contemporains. De là, il s'efforce de penser l'émancipation des masses, corps collectifs excentriques, affectibles, sans silhouette ni identité déterminées, que menacent l'exploitation capitaliste et la captation fasciste.