Thèse soutenue

La diatribe cynico-stoïcienne : un instrument conceptuel ou un mythe philosophique ? : analyse du dialogisme diatribique et du rôle de l'interlocuteur fictif dans la philosophie romaine

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Auteur / Autrice : Amaranta Maruotti
Direction : Carlos LévyGabriella Moretti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines
Date : Soutenance le 09/11/2016
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Università degli studi di Trento (Trentin, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Rome et ses renaissances. Art, archéologie, littérature, philosophie (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Valéry Laurand
Examinateurs / Examinatrices : Francesca Romana Berno

Résumé

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Notre thèse a comme point de départ la discussion critique d’un concept donné pour acquis par les spécialistes de la littérature et de la philosophie antiques. Il s’agit de la diatribe cynico-stoïcienne, ainsi nommée parce qu'elle ferait coexister des motifs cyniques et des thèmes stoïciens. Nous commençons par évaluer l'exactitude de la définition largement admise qui met la diatribe en relation avec toute une tradition d’argumentations relevant de la philosophie morale vulgarisatrice. Puis nous justifions notre choix d’accepter, en cherchant à les intégrer, certains acquits scientifiques récents, visant à défendre la diatribe comme un genre relevant de la méthode de direction spirituelle à l’intérieur des écoles philosophiques d’origine socratique, avec un accent particulier sur la situation d’énonciation maître-disciple. De ce genre littéraire controversé, d’origine grecque, nous analysons le passage à la latinité en examinant tout d’abord le problème terminologique, puis celui du cadrage philosophique. Parmi les procédés, définis comme diatribiques, nous nous intéressons à la seule caractéristique qui ne paraisse pas être mise en question et qui pour cette raison précisément pourrait servir de fondement à l’existence du genre même : le dialogisme et la présence d’un interlocuteur fictif. Nous concentrons ensuite notre attention sur l’œuvre de Sénèque, et notamment sur Les Lettres à Lucilius où la situation d’énonciation maître-disciple est intensément visible et dans laquelle la présence de l’interlocuteur fictif est structurellement liée au développement de cette relation. Nous passons ensuite à l’étude des formes diatribiques de la satire romaine afin d’aborder les cas de Lucilius, Horace et Perse. Un bref exposé est finalement consacré à l’analyse des relations entre la diatribe, la Seconde Sophistique et la prédication religieuse.