Thèse soutenue

La fatigue cognitive et la prise de décision : à l'appui de mesures comportementales et images neuronales

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Auteur / Autrice : Bastien Blain
Direction : Guillaume HollardMathias Pessiglione
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Économie
Date : Soutenance le 22/12/2016
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Économie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'économie de la Sorbonne (Paris ; 2006-....) - Institut du cerveau (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Louis Lévy-Garboua
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Hollard, Mathias Pessiglione, Vincent de Gardelle, Alexandre Zénon
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Fossati, Tobias Kalenscher

Mots clés

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Résumé

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Les préférences temporelles constituent un des champs d'étude privilégiés en économie, car elles reflètent le comportement d'épargne et de consommation des individus. De façon critique, la mesure des préférences temporelles en laboratoire permet de prédire des caractéristiques individuelles, que ce soit en termes de revenu, d'éducation ou de santé. Les résultats accumulés dans le domaine des neurosciences ces dernières années suggèrent que les préférences temporelles dépendent de l'activité et de l'anatomie de régions particulières du cerveau, le cortex préfrontal latéral. Une prédiction non triviale est alors qu'un changement d'activité induit dans ces régions pourrait changer les préférences temporelles. Des études ont montré qu'inhiber artificiellement avec un aimant l'activité cérébrale du cortex préfrontal latéral augmente la préférence pour le présent (ou impulsivité). L'objet de cette thèse est de montrer que des phénomènes du quotidien, en particulier la fatigue, induisent l'inhibition de ces régions, avec pour conséquence d'augmenter l'impulsivité. Ainsi, cette thèse montre qu'effectuer des tâches cognitives difficiles pendant plusieurs heures inhibe l'activité du cortex préfrontal latéral, et augmente l'impulsivité des participants. Le surentraînement physique pendant trois semaines conduit aux mêmes effets comportementaux et neuraux. Réviser des examens conduit au même effet comportemental. D'un point de vue computationnel, cet effet est dû à l'augmentation d'un biais vers le présent, plutôt qu'une augmentation du taux d'escompte temporel, et semble suivre la fatigue subjective. Une hypothèse pour expliquer ce résultat serait l'augmentation du coût de l'utilisation du cortex préfrontal latéral. L'étude de la nature de ce coût, qui n'a pas été menée dans cette thèse, est une perspective qu'elle a néanmoins contribué à dégager : s'agit-il de l'épuisement d'une ressource ? De l'accumulation de déchets métabolites ? La nature de telles substances reste à l'heure actuelle spéculative.