Thèse soutenue

Habitats urbanisés : des trappes écologiques potentielles pour les oiseaux sauvages ?

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Auteur / Autrice : Virginie Demeyrier
Direction : Anne CharmantierArnaud Grégoire
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : EERGP - Écologie, Evolution, Ressources Génétique, Paléobiologie
Date : Soutenance le 14/12/2016
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (Montpellier)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Clotilde Biard, Sylvie Hurtrez-Boussès
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Massemin, Romain Julliard

Résumé

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L’urbanisation des milieux est un phénomène croissant induisant des changements importants des habitats naturels auxquels doit faire face la biodiversité. Ces modifications rapides et profondes de l’environnement vont créer de nouvelles conditions potentiellement contraignantes pour les individus. En effet, le cocktail de paramètres artificiels (par exemple : lumière, bruit, pollution chimique) couplé à une présence humaine ainsi qu’une ressource alimentaire souvent modifiée et/ou peu disponible peuvent contraindre la survie et la reproduction des espèces ayant colonisées les milieux urbains. Par ailleurs, les modifications profondes des habitats urbains sont susceptibles d’amener les individus à mal décrypter les indices communément utilisés dans les milieux non perturbés conduisant ces derniers à des réponses maladaptatives, et les populations associées jusqu’à des situations de trappe écologique. C’est dans ce contexte que s’inscrivent ces travaux de thèse chez la Mésange charbonnière, Parus major. Ces oiseaux ont été suivis en reproduction dans des nichoirs placés sur des sites présentant des niveaux d’artificialisation variables, que nous avons quantifiés, au sein de la ville de Montpellier. La taille de la cavité de reproduction a été également manipulée expérimentalement (manipulation de l’indice). Nous avons pu observer une préférence pour les cavités les plus grandes ainsi qu’un investissement dans la ponte plus important mais un nombre de jeunes envolés plus faible relativement aux cavités de taille plus petite. Cette réponse maladaptative associée à la taille de la cavité nous a amené à nous questionner plus précisément sur le rôle des ressources alimentaires associées au milieu urbain et sur le potentiel adaptatif de nos oiseaux urbains. Les expériences menées, en lien avec les ressources alimentaires, ont mis en évidence qu’effectivement la ressource est un facteur clé contraignant la reproduction des mésanges urbaines. Par ailleurs, grâce à un dispositif forestier historique situé à une vingtaine de kilomètres de notre site d’étude urbain, nous avons testé la présence de deux écotypes urbains et ruraux. Nous avons pu mettre en évidence des différences de morphologies entre habitats, sans détecter pour autant de différence de condition physique. Pourtant, à l’échelle plus fine du gradient d’urbanisation, ces différences apparaissent. De plus, l’étude des personnalités des oiseaux a mis également en évidence un différentiel de personnalités inter-habitat mais aussi intra-habitat, qui soulève encore à l’heure actuelle des questions d’adaptation autour de ces phénotypes particuliers. Ces travaux soulignent la complexité des questions écologiques et évolutives dans les environnements fortement perturbés que sont les milieux urbains et nécessitent de continuer à approfondir nos connaissances afin d’apporter au mieux des solutions pour la gestion de la biodiversité urbaine.