Thèse soutenue

Dynamiques territoriales dans la gestion des ressources forestières des espaces protégés du Mexique : le cas du Nevado de Toluca

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Auteur / Autrice : Andrea Salinas Rojas
Direction : Michel Mietton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie - Aménagement
Date : Soutenance le 25/10/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : Étienne Cossart
Examinateurs / Examinatrices : Étienne Cossart, Sylvain Guyot, Jacques Imbernon, Samuel Depraz, Sergio Franco
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvain Guyot, Jacques Imbernon

Résumé

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Cette recherche porte sur le Nevado de Toluca (Mexique), espace protégé où l’objectif de conservation des ressources forestières, tout en étant difficilement atteint, met en question les conditions d’existence des populations rurales. On étudie les dynamiques territoriales qui découlent de ces tensions. La question porte donc essentiellement sur la confrontation entre la conservation forestière telle qu’elle est portée par les autorités publiques d’une part, et d’autre part, les besoins vitaux des populations agricoles affectées par les politiques suivies. L’hypothèse principale est que les politiques de conservation forestière n’atteignent pas les objectifs de gestion fixés parce qu’il n’y a pas une vision globale dépassant les approches sectorielles des institutions en présence, et surtout parce que l’avis des paysans n’est pas assez pris en compte faute d’une connaissance approfondie des sociétés rurales. Pour rétablir cette connaissance, la méthode de recherche a consisté principalement, outre la documentation mobilisée, en de nombreux entretiens avec les habitants de plusieurs localités du Nevado, avec différents acteurs institutionnels et avec des experts forestiers qui participent à la conservation de cet espace protégé. À l’aide du logiciel TXM, ces entretiens ont fait l’objet d’une analyse quali-quantitative de type « textométrique ». Parmi les principaux résultats obtenus, on retiendra notamment le fait que les populations locales ont des représentations sociales très contrastées de leur milieu tout en ayant une pleine conscience des enjeux écologiques. Elles ressentent les restrictions d’usage, en particulier du bois de feu, comme une injustice sociale. Cependant, des configurations socio-spatiales et des dynamiques territoriales originales existent, et dépendent du contexte géographique, en particulier des phénomènes de proximité spatiale et sociale. La cohésion sociale des groupes importe et sera d’autant plus forte que ses membres partagent les mêmes valeurs culturelles, y compris religieuses. On constate également que l’éloignement de la ville produit paradoxalement des dynamiques endogènes d’organisation qui peuvent aussi constituer une base pour une politique de protection intégrée en dépit des contraintes de vie au quotidien. Au total, cette thèse propose une réflexion sur l’arbitrage à faire entre la conservation forestière et les impacts socio-économiques que cela provoque sur les populations rurales les plus démunies et esquisse des pistes de conciliation. Elle invite à penser la justice environnementale comme le fruit de l’innovation sociale.