Le Fixe et le fugitif : thiphaigne, Diderot, Mical, Castel et leurs machines audiovisuelles
Auteur / Autrice : | Yoshiko Terao |
Direction : | Denis Reynaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures française et francophone |
Date : | Soutenance le 09/12/2016 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (Lyon ; 2016-....) |
etablissement opérateur d'inscriptions : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Anne-Marie Mercier-Faivre |
Examinateurs / Examinatrices : Sylviane Léoni, Yves Citton |
Mots clés
Résumé
Après l’invention de l’impression typographique à la Renaissance s’est progressivement imposé un régime de connaissance dans lequel les signes n’ont plus de rapport essentiel avec un monde reconstitué spatialement au moyen des mots sur la page. L’âge classique en général et le XVIIIe siècle en particulier ont souvent été caractérisés par le primat de la vue comme moyen de connaissance, aux dépens des autres sens. C’est du moins une des thèses de Michel Foucault dans Les Mots et les choses.Notre thèse tente de nuancer cette perspective en montrant comment, au sein de la culture écrite dominante, persistent de vestiges de la culture orale traditionnelle ; non pas dans les manifestations plus ou moins archaïques de la culture populaire (farces, fêtes, foires, contes bleus), mais dans ce qui pourrait sembler une manifestation de la modernité même des Lumières : les machines. Le XVIIIe siècle a été fertile en dispositifs visant à produire des sons ou des images, et à les enregistrer. Parmi ceux-ci, nous avons particulièrement retenu les inventions, réelles ou imaginaires, de Tiphaigne de La Roche (surveillance auditive et fixation des images), de Diderot (composition automatique et conservation des pièces musicales), de l’abbé Mical (reproduction de la voix humaine) et du père Castel (enregistrement visuel des sons). En étudiant tant le détail de ces dispositifs que le contexte idéologique qui les a vu naître, nous essayons de montrer comment les Lumières ont été ouvertes à des formes variées d’appréhension du monde. Aujourd’hui, le développement de nouveaux moyens de communication nous familiarise à nouveau avec des modes de représentation plus analogiques que l’écriture. Les tensions propres au régime médiatique du XVIIIe siècle nous donnent des indices pour réfléchir aux problèmes actuels de la connaissance.