Thèse soutenue

Matériaux et décors colorés dans l'abbatiale Cluny III : approche archéométrique

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Auteur / Autrice : Stephanie Castandet
Direction : Nicolas Reveyron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 19/02/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Archéométrie et Archéologie (Lyon, Rhône)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Josefina Pérez Arantegui
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Reveyron, Bruce D. Velde, Floréal Daniel, Gilles Rollier, Patrick Callet

Résumé

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L’étude des matériaux et des décors colorés de l’abbatiale Cluny III s’inscrit dans le cadre du projet Gunzo (Arts et Métiers ParisTech – Cluny) qui avait pour but la valorisation du patrimoine clunisien par l'intermédiaire des technologies numériques en réalité virtuelle. Un des axes de ce projet était d’élaborer une restitution virtuelle de la Maior Ecclesia en recréant une architecture la plus proche possible de la réalité à l’aide de l’étude des vestiges et des sources iconographiques et historiques qui nous sont parvenus associée aux recherches archéologiques les plus récentes. Outre l’architecture, il s’agissait également de proposer une restitution des décors de l’abbatiale et de son ambiance colorée. Nous avons concentré nos recherches, dans ce travail doctoral, sur les fragments de vitraux archéologiques mis au jour sur les sites de Cluny et de Paray-le-Monial, ainsi que sur les polychromies des fragments lapidaires du portail roman de Cluny, par une approche archéométrique. Les vitraux sont des éléments filtrants qui modulent la lumière tant en quantité qu’en coloration et jouent donc un rôle important dans la création d’une ambiance lumineuse et colorée. Les décors polychromes participent également à l’amélioration et la coloration de l’éclairement. De plus la connaissance des matériaux d’origine est préalable à toute restitution virtuelle en raison de la possible altération des pigments ou des décors métalliques (modification de la couleur) et d’éventuels repeints pouvant induire des changements de parti coloré.Une grande majorité des fragments de verre ont été mis au jour dans des contextes de remblais limitant leur datation à une approche typo-chronologique. Les classifications archéologiques élaborées ont été confrontées aux résultats d’analyses physico-chimiques qui nous ont permis d’affiner la datation de certains fragments et nous ont apporté de nombreux détails techniques. En ce qui concerne le portail de la Maior Ecclesia, qui occupe une place centrale dans l’art roman, nous avons précisé l’image de ce « puzzle lapidaire » tant au niveau de l’iconographie que de la polychromie. L’analyse physico-chimique des restes colorés a permis d’identifier les différents matériaux mis en œuvre dans la décoration du portail. Nous avons pu observer quatre phases polychromes, l’utilisation de pigments coûteux et l’abondance des décors métalliques.Nous avons ainsi contribué à la compréhension des décors colorés de l’abbatiale clunisienne. Cette étude représente une étape dans la compréhension d’un patrimoine archéologique qui, tôt ou tard, sera enrichi ; rappelons en effet qu’une partie des fragments de l’abbatiale est encore enfouie.