Auteur / Autrice : | Rosana Contreras-Gama |
Direction : | Béatrice Fleury-Vilatte, Jamil Dakhlia |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance le 01/12/2016 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche sur les Médiations (Metz) |
Jury : | Président / Présidente : Sylvie Thiéblemont-Dollet |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-France Chambat-Houillon, Pascal Lardellier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les coopérations de plus en plus proches et fréquentes entretenues par des photojournalistes et des ONG humanitaires soulèvent des réactions diverses. En même temps que l’on célèbre les bénéficies du témoignage photojournalistique pour faire avancer des causes humanitaires, on soupçonne les photojournalistes de perte d’indépendance ou de brader leur profession. L’objectif de la recherche est de comprendre les conditions de ce rapprochement, dans un contexte de critique et d’incertitude. À partir de l’analyse de 17 entretiens auprès de photographes et du personnel de l’humanitaire, et de documents liés aux expositions photo-humanitaires, nous avons exploré l’hypothèse selon laquelle, pour construire ensemble, les acteurs de ces deux mondes doivent se mettre d’accord sur la base de valeurs communes. L’objectif des acteurs est de sauvegarder la cohérence de chaque monde et de pouvoir argumenter leurs choix d’une manière qui puisse être considérée comme acceptable face aux critiques. Notre approche consiste à restituer les contraintes matérielles et discursives auxquelles font face ces professionnels quand ils coopèrent ensemble. Nous montrons comment le photographe est reconnu pour son attachement à des causes sociales, pour son engagement sur le long terme et pour les risques qu’il entreprend, devenant ainsi un personnage du récit humanitaire. En effet, les ONG humanitaires proposent la création d’espaces qui contribuent à la légitimation du photojournalisme comme profession spécifique. De manière paradoxale, en légitimant ce photojournalisme, le risque est rendre flous les contours de la profession, en lui accordant un sens nouveau, en dehors de la presse