Thèse soutenue

Dynamiques et enjeux au sein d'un village de montagne : l'espace Grand Arc - Lauzière, aux portes de la Maurienne (mi XIXe - début XXI e s.)

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Auteur / Autrice : Jean-Marc Villermet
Direction : Denis Varaschin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 26/11/2016
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Langages, littératures, sociétés, études transfrontalières et internationales (Chambéry ; 2013-...)
Jury : Président / Présidente : Marie-Vic Ozouf-Marignier
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Lagorgette, Xavier Bernier
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Hachez-Leroy, Bruno Benoit

Résumé

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Etudier les dynamiques et enjeux au sein d’un village de montagne, en Savoie, engendre une réflexion plus générale sur des questionnements importants de l’époque contemporaine. Jean-Marc Villermet a choisi d’aborder ce sujet pour plusieurs raisons : son attachement à cette région, la proximité des archives, le désir de réactiver le chantier de l’aménagement du territoire en altitude.Il s’intéressa à une région désertée, bien que située dans un espace montagnard réputé pour la qualité de ses sites dans une dimension internationale. Jamais la transformation et les mutations économiques et sociales des zones montagnardes en difficulté, souvent qualifiées d’immobiles, n’ont véritablement été étudiées pour elles-mêmes sous cet angle. Cela semblait donc une piste à la fois nouvelle et tout à fait digne d’intérêt ; d’autant que, situé en Maurienne, le territoire sur lequel se pencha l’auteur demeure aujourd’hui marginal, à l’écart des grands flux touristiques.Ainsi, à partir des années 1860, période où la Savoie devint française jusqu’aux mutations du XXIe siècle, Jean-Marc Villermet a voulu montrer toute la relativité des concepts classiques, voire datés, d’immobilisme ou d’archaïsme, y compris pour un espace montagnard « en souffrance ». Il en étudia les métamorphoses dans toute leur complexité.Cette analyse fine vise à comprendre comment les processus économiques et sociaux ont été portés, vécus et perçus par les individus et comment ils se sont manifestés dans l’espace. Le terrain choisi, l’espace Grand Arc - Lauzière, identifié par le village de Montsapey, dans le canton d’Aiguebelle, sur la rive droite de l’Arc, répond aux critères recherchés : ceux d’une région d’altitude traversée par la déprise rurale depuis un siècle, relativement isolée, bordée en amont et en aval par d’autres territoires beaucoup plus dynamiques.La démarche adoptée se situe au carrefour de plusieurs écoles historiques. Se référant au changement dans sa globalité, ce travail se nourrit des enseignements des grandes thèses classiques d’histoire relatives aux mutations économiques et sociales. Par ailleurs, se réclamant de la micro histoire, l’auteur en utilise les apports et les éclairages.Les sources exploitées proviennent du dépôt des archives départementales de la Savoie et des archives communales sur le territoire étudié. Celles-ci sont confrontées aux documents émanant de différents centres d’archives à Paris. La presse nationale et régionale apporte des éclairages intéressants. Un important travail de collecte d’archives privées a également été effectué, complété par la réalisation de nombreux entretiens et d’un abondant recours à l’iconographie.Proposée dans la première partie de la thèse, l’analyse d’un territoire montagnard a priori fermé, mais en réalité ouvert sur le monde, s’avère riche d’enseignements. Jean-Marc Villermet s’est attaché à démontrer l’importance des mouvements de population en montagne dans une dimension nationale et internationale ; la circulation des hommes et des idées. Il s’agit d’évaluer les conséquences des mouvements migratoires sur l’aménagement du territoire. Les permanences et les « archaïsmes » qui perdurèrent furent accompagnés de regards neufs portés sur la montagne lorsque les hommes explorent les formes, franchissent les reliefs par la voie aérienne et souterraine ou extraient des richesses minérales.La deuxième partie est consacrée aux inéluctables tensions qui perdurèrent pour aménager le territoire : entre offre et demande de montagne. Après la Seconde Guerre mondiale, à l’heure de l’essor des stations de sports d’hiver dans les Alpes, soixante-dix ans de projections permirent d’élaborer des stratégies variées pour dynamiser la pente aux portes de la Maurienne. Des activités économiques pérennes furent envisagées même si elles laissèrent peu de traces durablement. La montagne constitue-t-elle alors un espace de conquête ou d’abandon ? Il y a peut-être de nouveaux concepts à imaginer.