Thèse soutenue

Trois essais sur les fusions-acquisitions transfrontalières

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Xuehua Gu
Direction : Patrice Fontaine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 14/06/2016
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de gestion (Grenoble ; 1997-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches appliquées à la gestion (Grenoble) - Eurofidai (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Patrick Rousseau
Examinateurs / Examinatrices : Radu Burlacu
Rapporteurs / Rapporteuses : Hubert de La Bruslerie, Patrick Navatte

Résumé

FR  |  
EN

Par comparaison avec la littérature sur les fusions-acquisitions nationales, celles sur les fusions-acquisitions transfrontalières (Cross-Border Mergers & Acquisitions, CBM&A) est relativement récente. En particulier, nous avons encore très peu d’études sur les fusions-acquisitions entre les entreprises des pays développés et émergents. Cette thèse considère trois questions rarement abordées jusqu’à présent. 1) Est-ce que la diversification industrielle peut expliquer les fusions-acquisitions entre les entreprises européennes et des marchés émergents? 2) Est-ce que le marché valorise plus dans ces opérations les actions de diversification industrielle? 3) Quelles sont les modalités de paiement préférées dans ce type d’opérations ? Parallèlement, nous avons comparé ces opérations de fusions-acquisitions à celles ayant lieu en France et à l’intérieur de l’Union Européenne. Fondés sur 2406 fusions-acquisitions en France, 7628 à l’intérieur de l’Union Européenne et 1857 entre des entreprises européennes et des marchés émergents sur la période 1992(1998)-2012, nos résultats sont les suivants. Premièrement, conformément à ce qui est observé dans les fusions-acquisitions entre des entreprises des pays développés mais contrairement à ce que laisse entendre la littérature théorique sur les investissements dans les marchés émergents, les fusions-acquisitions entre les entreprises européennes et de pays émergents sont plutôt des opérations de spécialisation industrielle. Nous constatons également que la relation entre la diversification internationale et la diversification industrielle est négative. Deuxièmement, les effets d'annonce des CBM&A entre les pays de l’'Union Européenne et les marchés émergents se traduisent par une augmentation de richesse des actionnaires des entreprises européennes acquéreuses. Cependant, par rapport aux fusions et acquisitions réalisées entièrement à l'intérieur de l'Union Européenne et en France, les effets d’annonces sont beaucoup moins positifs. Troisièmement, les marchés financiers sous-évaluent les entreprises européennes lors des fusions-acquisitions avec des entreprises de pays émergents. Nos résultats démontrent que les entreprises acquéreuses payent moins en espèces dans les fusions-acquisitions avec des entreprises des marchés émergents qu’avec d’autres entreprises européennes. En revanche, les primes payées ne sont pas significativement différentes. Nos résultats suggèrent aussi que les dirigeants des entreprises Européennes ne jouent pas sur le « market timing » lors de leurs décisions de paiement. Cette thèse a des implications importantes pour des futurs acquéreurs d’entreprises de pays émergents. Compte tenu des résultats obtenus sur la fin de notre période d’analyse, elle révèle que la diversification industrielle dans les fusions et acquisitions d’entreprises de pays industrialisés avec des entreprises de marchés émergents est plus importante ces dernières années, et qu’elle a un impact positif. Nous pensons que les résultats peuvent être attribuables soit à la crise financière soit à une meilleure intégration des marchés émergents dans l'économie mondiale. Elle met aussi en évidence qu'il existe des conflits d'intérêts clairs entre les investisseurs et les dirigeants lors de fusions-acquisitions entre des entreprises européennes et de pays émergents.