Thèse soutenue

Politiques publiques locales d'un territoire industriel : le cas du Pays de Montbéliard de 1959 à 1999

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Auteur / Autrice : Aurélien Colle
Direction : Pierre LamardFabienne Picard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 15/12/2016
Etablissement(s) : Belfort-Montbéliard
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Espaces, Temps, Sociétés (Besançon ; 1991-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IRTES. RECITS
Etablissement de préparation : Université de technologie de Belfort-Montbéliard (1999-....)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Stoskopf
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Chauchefoin, Jean-François Klopfenstein
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Bouba-Olga, Pascal Chauchefoin

Résumé

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La Révolution de 1789 modifie profondément l’art de gouverner l’Etat. Le Droit public ne doit plus servir à conforter le pouvoir du souverain à l’égard de ses sujets. S’il ambitionne désormais de favoriser et faciliter le développement des échanges commerciaux, il se propose également de justifier aux yeux des citoyens, aussi bien le bien-fondé de la propriété de la ourgeoisie sur le capital que la légitimité de ce nouvel Etat. Pour atteindre ces deux objectifs, la violence seule, dont l’Etat détient en théorie le monopole, ne saurait suffire. Les révolutionnaires d’inspiration jacobine envisagent donc une réforme administrative de la Nation, laquelle doit se révéler simple, peu coûteuse et surtout lisible pour le citoyen. Emergent alors deux tendances de l’organisation territoriale : l’une centralisée et autoritaire qui aboutit régulièrement à des échecs, l’autre qui préfère stimuler les initiatives locales et permet l’obtention de meilleurs résultats. Terre d’empire protestante rattachée à la France en 1793 suite à la Révolution de 1789, le Pays de Montbéliard, qui fut déjà l’un des fiefs de la Révolution industrielle, s’impose comme l’un des précurseurs de cette seconde tendance à travers la création, dès 1959, d’un district urbain, en l’occurrence le DUPM. Sous la présidence d’André Boulloche, cette nouvelle institution anticipe avec presque deux décennies d’avance les lois de décentralisation en se positionnant comme un contre – pouvoir, d’une part face à un Etat encore jugé très centralisateur et autoritaire, d’autre part face au constructeur automobile Peugeot dont le développement, après la Seconde Guerre mondiale, génère une situation, prospère mais fragile, de mono – industrie. Cette vision très politique ne parvient toutefois pas à perdurer lorsque la lutte contre le chômage devient un enjeu vital durant les années 1980. En parallèle, les lois de décentralisation, puis la construction européenne, imposent un environnement légal de plus en plus cadré qui semble amoindrir cette vision anticipatrice et tend, auprès des collectivités territoriales, à favoriser des postures de plus en plus attentistes et techniciennes.