Thèse soutenue

Développement et quantification des impacts de l’ozone sur la biosphère continentale dans un modèle global de végétation

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Auteur / Autrice : Thomas Verbeke
Direction : Didier HauglustaineJuliette Lathière
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Météorologie, Océanographie Physique de l’Environnement
Date : Soutenance le 09/06/2015
Etablissement(s) : Versailles-St Quentin en Yvelines
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'environnement d'Île-de-France (Paris ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Philippe Bousquet
Examinateurs / Examinatrices : Gerhard Krinner, Benjamin Loubet, Stephen Sitch
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Serça, Kamel Soudani

Résumé

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L’ozone (O3) est un gaz reconnu comme un des polluants atmosphériques majeurs du XXIème siècle, de par ses propriétés très oxydantes. Dans les plus basses couches de notre atmosphère, ce polluant secondaire est produit par des réactions photochimiques impliquant des précurseurs émis par les activités humaines et la végétation. De nombreuses études expérimentales ont révélées le caractère phytotoxique de l’O3, qui dégrade sévèrement la photosynthèse, réduit le rendement des récoltes et inhibe la croissance des arbres. Afin de quantifier les effets de l’O3 sur les écosystèmes à l’échelle globale, des modèles numériques ont été développés. Dans cette thèse, nous avons principalement développé un nouveau modèle d’impact basé sur le concept dose/réponse au sein du modèle global de végétation ORCHIDEE. L’approche semi-mécaniste utilisée vise à représenter de manière simplifiée les effets du stress oxydatif causés par l’O3 sur la photosynthèse. L’étalonnage des paramètres a été réalisé en utilisant des données physiologiques issues majoritairement d’expériences de fumigation à l’air libre et en chambres à ciel ouvert menées pendant la saison de croissance de plusieurs espèces végétales. Cette étape de calibration a permis de déterminer les paramètres spécifiques à plusieurs types fonctionnels de plantes. La sensibilité du modèle à l’O3 et à son interaction avec le CO2 et le stress hydrique a ensuite été testée. A l’échelle locale, notre modèle d’impact reproduit fidèlement l’allure de la réponse de la photosynthèse observée in situ à l’échelle saisonnière, et l’élévation du CO2 compense partiellement l’impact de l’O3. En outre, le couplage entre la photosynthèse et la conductance stomatique dans ORCHIDEE permet de simuler la limitation des effets de l’O3 par les flux entrants. La fermeture stomatique réduit également la transpiration, ce qui augmente l’humidité du sol et préserve ainsi la végétation d’un stress hydrique accentué. Cependant, les effets observés sur la respiration autotrophe ne sont pas représentés et l’impact sur la surface foliaire est sous-estimé. Afin d’évaluer la performance du modèle, nous avons comparé l’impact simulé sur la productivité nette (NPP) annuelle avec l’effet estimé par les relations empiriques linéaires standards, recommandées par l’UNECE pour évaluer les risques phytotoxiques chez plusieurs types d’écosystèmes. En outre, à l’échelle globale, nous obtenons des résultats similaires aux estimations réalisées avec un autre modèle de végétation munie d’une paramétrisation d’impact différente. Enfin, nous estimons que les concentrations actuelles causent localement une chute de productivité nette totale annuelle allant jusqu’à 11.7% en moyenne dans le nord-est des Etats-Unis, et réduirait le contenu en carbone du sol de 10.9% dans cette région et de 42.5% en Indonésie si la pollution actuelle perdure pendant 50 ans. Ce travail indique que l’impact de l’O3 sur la végétation est non-négligeable dans le modèle ORCHIDEE, et doit être pris en compte dans les études globales du bilan de carbone terrestre.