Exercer sa citoyenneté par le droit à la terre : les zones humanitaires et de biodiversité dans le Bajo Atrato en Colombie

• Auteur / Autrice : Jessica Corredor Villamil
• Direction : Odile Hoffmann
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Migrations et relations interethniques
• Date : Soutenance en 2015
• Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Economies, espaces, sociétés, civilisations : pensée critique, politique et pratiques sociales (Paris2000-2019)
• Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)

Mots clés

Mots clés contrôlés

Construction nationale

Guerre -- Protection des civils

Violence politique

Guérillas

Transferts de population

Politique et gouvernement -- Colombie -- 20e siècle

Mouvements sociaux

Paysannerie -- Activité politique

Mots clés libres

Zones humanitaires

Zones de biodiversité

Bajo Atrato

Résumé

La thèse s'intéresse à la manière dont les habitants de la région du Bajo Atrato, dans le département du Chocó en Colombie, réagissent aux effets du conflit armé qui les avait longtemps épargnés avant de les expulser de leurs terres, dans les années 1990. Il s'agit de rendre compte du processus de mobilisation collective, innovante et unique dans son genre, autour de deux figures spatiales censées permettre un retour protégé des populations paysannes sur leurs lieux d'origine : les Zones Humanitaires et les Zones de Biodiversité. En mettant en avant des revendications territoriales qui constituent le fer de lance principal — mais pas exclusif - du processus organisationnel, les habitants de ces espaces trouvent des arrangements et renégocient leur place en tant que citoyens dans une société fragmentée et souffrant de la violence du conflit. La thèse de l'absence ou de l'oubli de l'Etat dans le Bajo Atrato est discutée afin de montrer que la construction de cette région comme une région marginalisée a constitué un laboratoire pour l'application d'un modèle économique, politique et social ensuite extensible aux aires centrales du pays.

The thesis focuses on the way that the inhabitants of the Bajo Atrato region in the department of Chocô in Colombia, react to the effects of the armed conflict that had long spared them before violently expelling them from their land in the 1990s. The purpose of this research is to give account of the collective mobilization - an innovative and unique process of its kind - around two spatial figures which supposedly allow the return of peasant populations to their original locations: the Humanitarian and Biodiversity Zones. By putting forward territorial claims which are the main - but not exclusive - lever of the organizational process, the inhabitants of these areas find arrangements and renegotiate their place as citizens in a fragmented society suffering from a violent conflict. The thesis of the absence or the neglect of the State in the Bajc Atrato is discussed in order to show that the construction of this region as a nnarginalized region has been a laboratory for the application of an economic, political and social model. A model that had further been applied to the central areas of the country.