Thèse soutenue

Sarah Bernhardt vue du Brésil (1886- 1905)

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Auteur / Autrice : Monize Oliveira Moura
Direction : Jean-Claude YonAngela de Castro Reis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l'art et archéologie
Date : Soutenance le 13/11/2015
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE) en cotutelle avec Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro (Brésil)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (Guyancourt, Yvelines ; 1998-....) - Centre d'Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines
établissement de préparation de la thèse : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Angela de Castro Reis, Patrick Besnier, Olivier Bara

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse cherche à analyser les trois tournées de l’actrice française Sarah Bernhardt (1844-1923) au Brésil, précisément dans les villes de Rio de Janeiro et Sao Paulo. Les voyages datant de 1886, 1893, 1905. Cette étude a comme arrière-plan les réflexions autour de la circulation culturelle et de la mondialisation de la culture au XIXe siècle. On considère les voyages Sarah Bernhardt comme un exemple précieux du processus de diffusion du théâtre français et d’internationalisation des publics. Coté brésilien, on percevra que cette même période, marquée par une forte présence artistique étrangère, est aussi le moment où les Brésiliens (ou du moins l’élite lettrée du pays) cherchent à penser l’identité du pays, tout en édifiant l’art dramatique national. L’enjeu de cette thèse est alors de comprendre comment la présence théâtrale étrangère se place dans ce contexte. Plus qu’une étude sur une « influence théâtrale » française au Brésil, l’objectif des pages qui suivent est de réfléchir à la formation de la pratique artistique brésilienne dans le cadre d’un processus plus large de mondialisation de la culture au XIXe siècle – où le théâtre occupe une place majeure. En ce qui concerne précisément Sarah Bernhardt, cette thèse cherche à démontrer l’importance de l’actrice dans ce phénomène. Grande étoile médiatique de la période, Sarah est, dans le même temps, liée au grand théâtre français de répertoire. La question est alors de comprendre comment ce « grand théâtre » se diffuse internationalement, tout en s’imprégnant des stratégies commerciales de l’industrie théâtrale de l’époque. Dans ce sens, on se demandera comment l’actrice construit son image à l’étranger, plus particulièrement au Brésil, et quelle partie du « marché » culturelle cherche-t-elle à dominer, soutenue par ses imprésarios. En un mot comment la « Sarah Barnum* » se veut-elle également ambassadrice du génie français ? Référence à l’entrepreneur de spectacles américain Phineas Taylor Barnum (1810-1891). Il était connu pour ses affaires très prospères dans le domaine culturel. Le Cirque Barnum, fondé en 1871 est devenu l’un des plus connus de l’époque et a rassemblé des artistes provenant de divers pays. Dans le monumental ouvrage édité par Noel Daniel sur le cirque aux Etats-Unis entre 1850 et 1950, Linda Granfield remarque l’importance de Barnum : « Aujourd’hui encore, les hommes d’affaires du monde entier étudient la conférence donnée par Barnum en 1858 et intitulée The Art of Money Getting («L’Art de faire de l’argent »). Il y exposait sa vision de la réussite financière et déclarait : « Aux Etats-Unis où nous avons plus de terres que d’habitants, il n’est pas difficile pour une personne en bonne santé de prospérer ». (Granfield, Linda. « Un vent de folie souffle sur la ville » In Noel Daniel (ed.), The circus 1850-1950. New York : Éditions Taschen, 2008. p.53) Les titres des différentes parties de son discours comme « Quoique que vous entrepreniez, mettez-y toute votre énergie », « Lisez la presse » et, une des  clefs de sa réussite, « Faites de la publicité », continuent d’inspirer les entrepreneurs à ce jour. Le surnom « Sarah Barnum » a été employé par l’actrice Marie Colombier, dans un livre qui proposait de témoigner de la tournée de Sarah Bernhardt en Amérique. L’ouvrage paru en 1883, qui a fait scandale : « Les Mémoires de Sarah Barnum » cherchait clairement à donner l’image d’une Sarah Bernhardt cabotine et intéressée par le profit, tout comme le grand imprésario américain Taylor Barnum. Voir Marie Colombier, Voyages de Sarah Bernhardt en Amérique. Paris : C. Marpon et E. Flammarion Éditeurs, 1887.