Thèse soutenue

Les anciens prisonniers français de la guerre d'Indochine face à leur passé : stratégies mémorielles et écriture de l'histoire

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Auteur / Autrice : Nicolas Séradin
Direction : Luc Capdevila
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance le 15/01/2015
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016)
Laboratoire : CEntre de Recherches HIstoriques de l'Ouest
Jury : Président / Présidente : Olivier Dard
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Klein, Mario Ranalletti, Vincent Joly
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Dard, Frédéric Rousseau

Résumé

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Le 13 février 1991, un colloque sur « l’actualité vietnamienne » est organisé au Sénat. Lorsque Georges Boudarel, universitaire à Paris VII et spécialiste du Viêtnam, prend la parole, il est immédiatement interrompu par Jean-Jacques Beucler, ancien secrétaire d’état aux anciens combattants et ancien prisonnier français de la guerre d’Indochine. Ce dernier entend le confondre pour son rôle de commissaire politique dans les camps du Viêt-minh. C’est le début de l’affaire Boudarel qui va opposer durant de longs mois les anciens prisonniers à Georges Boudarel devenu l’incarnation de l’idéologie communiste.Derrière la dimension politique de l’affaire se cachent les souffrances d’une communauté d’anciens combattants de la guerre d’Indochine en mal de reconnaissance. Cette situation a contraint ce groupe mémoriel à s’organiser, à établir des stratégies pour parvenir à une reconnaissance dans l’opinion publique. Cette mémoire « souterraine » va se confronter à l’histoire dans une zone de tension mémorielle, chacune se nourrissant de l’autre. La sociologie pragmatique par son approche du suivi des acteurs nous a permis d’observer l’évolution de cet espace et la manière dont les acteurs-témoins se l’approprient.Dans leurs stratégies, les acteurs témoins ont perçu les avantages qu’ils pourraient tirer de l’utilisation de l’Internet. Cet usage permet une visibilité que n’offraient pas les médias traditionnels. Cette nouvelle donne risque toutefois d’avoir des répercussions sur la discipline historique, notamment en ce qui concerne la prise en compte des traces que génèrent les acteurs-témoins et leur pérennisation. Il apparaît que l’écriture de l’histoire des différents événements contemporains pourrait s’en trouver modifiée