Thèse soutenue

Évolution de l’asthme au long cours : aspects méthodologiques et lien avec la pollution atmosphérique

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Auteur / Autrice : Margaux Sanchez
Direction : Valérie SirouxMarc Humbert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé Publique - Epidémiologie
Date : Soutenance le 16/06/2015
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé publique (Paris ; 2000-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Vieillissement et maladies chroniques. Approches épidémiologiques et de santé publique (Villejuif, Val-de-Marne)
Jury : Président / Présidente : Joël Coste
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Siroux, Marc Humbert, Joël Coste, Nino Künzli, Claudia Kuehni, Claire Fuhrman, Bénédicte Leynaert, Antoine Magnan
Rapporteurs / Rapporteuses : Nino Künzli, Claudia Kuehni

Mots clés

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Résumé

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Contrairement à la majorité des maladies chroniques qui s’aggravent progressivement, l’expression de l’asthme est variable au cours du temps. L’asthme peut apparaître, disparaître, s’aggraver ou s’améliorer au cours de plusieurs années, voire une décennie, à tout âge de la vie. Cette variabilité à long terme est particulièrement mal décrite chez l’adulte car les données sont rares. Par une approche épidémiologique, la thèse a pour objectif de mieux comprendre la variabilité de l’expression de l’asthme au long cours chez l’adulte dans deux cohortes françaises : E3N, l’Étude Épidémiologique auprès des femmes de la Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale et EGEA, l’étude Épidémiologique des facteurs Génétiques et Environnementaux de l’Asthme. Le premier axe, méthodologique, porte sur la mesure de la variabilité de l’expression de l’asthme au long cours. Le second axe, environnemental, porte sur le rôle de la pollution atmosphérique sur cette variabilité. Concernant l’axe méthodologique, l’étude des réponses à une unique question sur l’asthme répétée 7 fois sur 13 ans dans le cadre de la cohorte E3N a montré qu’une succession incohérente de réponses (positives et négatives) reflétait une partie de la variabilité de l’activité de l’asthme à moyen terme, suggérant l’intérêt de cette approche pour affiner la caractérisation de l’expression de la maladie au cours du temps. Dans le contexte d’un intérêt croissant pour la santé perçue, l’étude d’une question portant sur l’auto-évaluation rétrospective du changement dans la santé respiratoire au cours des 10 dernières années a montré que l’information ainsi obtenue était complémentaire de celle d’outils épidémiologiques et cliniques existants pour décrire la trajectoire à long terme de l’asthme, et permettait de prédire en partie l’évolution de l’asthme.À la suite d’une récente méta-analyse regroupant 6 cohortes européennes (avec 23 000 participants) dont les résultats suggèrent le rôle d’une exposition chronique à la pollution atmosphérique dans l’incidence de l’asthme chez l’adulte, une analyse a porté sur l’évolution des traitements de fond et de secours de l’asthme sur une période de 4 ans en lien avec la pollution atmosphérique. Chez les femmes asthmatiques de la cohorte E3N, plus l’exposition chronique au dioxyde d’azote et aux particules était élevée, plus la consommation de corticoïdes inhalés augmentait au cours du temps, suggérant le rôle à long terme du dioxyde d’azote dans la progression de l’asthme. En conclusion, les résultats de la thèse montrent que des outils simples, tels que l’utilisation de réponses successives à une unique question sur l’asthme et l’auto-évaluation du changement dans la santé respiratoire sur 10 ans, peuvent être utilisés pour mieux caractériser la variabilité de l’expression de l’asthme au long cours, de façon complémentaire aux outils déjà existants. Associés à ceux de la littérature, les résultats de la thèse soutiennent le rôle délétère d’une exposition chronique à la pollution de l’air extérieur sur l’évolution de l’asthme au long cours et renforcent l’intérêt d’interventions de santé publique visant à diminuer la concentration des polluants atmosphériques.