Thèse soutenue

Non-réponse totale dans les enquêtes de surveillance épidémiologique

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Auteur / Autrice : Gaëlle Santin
Direction : Jean Bouyer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé Publique - Epidémiologie
Date : Soutenance le 09/02/2015
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé publique (Paris ; 2000-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de veille sanitaire (France). Département Santé-Travail - Département santé travail
Jury : Président / Présidente : Laurence Meyer
Examinateurs / Examinatrices : Jean Bouyer, Laurence Meyer, Camelia Goga, Fred Paccaud, Alice Guéguen, François Beck, David Haziza
Rapporteurs / Rapporteuses : Camelia Goga, Fred Paccaud

Résumé

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La non-réponse, rencontrée dans la plupart des enquêtes épidémiologiques, est génératrice de biais de sélection (qui, dans ce cas est un biais de non-réponse) lorsqu’elle est liée aux variables d’intérêt. En surveillance épidémiologique, dont un des objectifs est d’estimer des prévalences, on a souvent recours à des enquêtes par sondage. On est alors confronté à la non-réponse totale et on peut utiliser des méthodes issues de la statistique d’enquête pour la corriger. Le biais de non-réponse peut être exprimé comme le produit de l’inverse du taux de réponse et de la covariance entre la probabilité de réponse et la variable d’intérêt. Ainsi, deux types de solution peuvent généralement être envisagés pour diminuer ce biais. La première consiste à chercher à augmenter le taux de réponse au moment de la planification de l’enquête. Cependant, la maximisation du taux de réponse peut entraîner d’autres types de biais, comme des biais de mesure. Dans la seconde, après avoir recueilli les données, on utilise des informations liées a priori aux variables d’intérêt et à la probabilité de réponse, et disponibles à la fois pour les répondants et les non-répondants pour calculer des facteurs correctifs. Cette solution nécessite donc de disposer d’informations sur l'ensemble de l'échantillon tiré au sort (que les personnes aient répondu ou non) ; or ces informations sont en général peu nombreuses. Les possibilités récentes d'accès aux bases médico-administratives (notamment celles de l'assurance maladie) ouvrent de nouvelles perspectives sur cet aspect.Les objectifs de ce travail, qui sont centrés sur les biais de non-réponse, étaient d’étudier l’apport de données supplémentaires (enquête complémentaire auprès de non-répondants et bases médico-administratives) et de discuter l’influence du taux de réponse sur l’erreur de non-réponse et l’erreur de mesure.L'analyse était centrée sur la surveillance épidémiologique des risques professionnels via l’exploitation des données de la phase pilote de la cohorte Coset-MSA à l’inclusion. Dans cette enquête, en plus des données recueillies par questionnaire (enquête initiale et enquête complémentaire auprès de non-répondants), des informations auxiliaires issues de bases médico-administratives (SNIIR-AM et MSA) étaient disponibles pour les répondants mais aussi pour les non-répondants à l’enquête par questionnaire.Les résultats montrent que les données de l’enquête initiale, qui présentait un taux de réponse de 24%, corrigées pour la non-réponse avec des informations auxiliaires directement liées à la thématique de l’enquête (la santé et le travail) fournissent des estimations de prévalence en général proches de celles obtenues grâce à la combinaison des données de l’enquête initiale et de l’enquête complémentaire (dont le taux de réponse atteignait 63%) après correction de la non réponse par ces mêmes informations auxiliaires. La recherche d'un taux de réponse maximal à l’aide d’une enquête complémentaire n’apparait donc pas nécessaire pour diminuer le biais de non réponse. Cette étude a néanmoins mis en avant l’existence de potentiels biais de mesure plus importants pour l’enquête initiale que pour l’enquête complémentaire. L’étude spécifique du compromis entre erreur de non-réponse et erreur de mesure montre que, pour les variables qui ont pu être étudiées, après correction de la non-réponse, la somme de l’erreur de non-réponse de l’erreur de mesure est équivalente dans l’enquête initiale et dans les enquêtes combinées (enquête initiale et complémentaire).Ce travail a montré l’intérêt des bases médico-administratives pour diminuer l’erreur de non-réponse et étudier les erreurs de mesure dans une enquête de surveillance épidémiologique.