Thèse soutenue

Penser le changement en relations internationales : le cas du premier élargissement post-guerre froide de l'OTAN (1989-1999)

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Auteur / Autrice : Amélie Zima
Direction : Georges Mink
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 20/11/2015
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Droit et Science Politique (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-...)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut des sciences sociales du politique (Nanterre ; Cachan, Val-de-Marne)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Georges Mink, Dorota Dakowska, Anne de Tinguy, Michel Dobry, Ioana Popa
Rapporteurs / Rapporteuses : Dorota Dakowska

Résumé

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Pour étudier le changement en relations internationales, cette thèse se penche sur l’adhésion de trois pays d’Europe centrale à l’OTAN en 1999. L’analyse s’intéresse aux facteurs permettant le passage du statut d’ennemi à celui de partenaire ou d’allié. L’hypothèse retenue est que ces évolutions sont tributaires d’un processus de socialisation. Mais celui-ci peut être entravé par la faiblesse des interactions, l’utilisation politique du passé et l’absence de réconciliation ou de reconnaissance mutuelle entre acteurs. Par ailleurs le changement est influencé par les dynamiques nationales. Pour intégrer l’Alliance atlantique, les Etats d’Europe centrale durent modifier leurs ordres institutionnels et politiques. Mais cela ne fut pas le résultat des seules pressions de l’OTAN. Si celle-ci souhaitait exporter un modèle libéral et démocratique et s’arrogea au cours de la décennie quatre-vingt-dix des compétences et pratiques d’autres organisations, elle ne disposait pas des outils et du savoir institutionnel nécessaires. De fait les trajectoires vers l’adhésion furent marquées par trois dynamiques : une forte concurrence entre candidats, la singularité des parcours nationaux en raison des rapports de force internes et de l’héritage communiste et la politisation de l’enjeu atlantique à des fins de légitimation ou de stigmatisation. Ce processus démontre donc qu’il n’y eut pas une stricte équivalence entre transformations post-communistes et processus d’adhésion. Ainsi cette thèse suggère que l’étude du changement en relations internationales ne peut s’astreindre d’une réflexion prenant en compte les passés douloureux et les arènes domestiques.