L’aliénation et la fragmentation dans la littérature postcoloniale de Chinua Achebe et de V.S. Naipaul
Auteur / Autrice : | Manel Grati |
Direction : | Danièle Kahn-Paycha |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes |
Date : | Soutenance le 11/06/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Odile Boucher-Rivalain |
Examinateurs / Examinatrices : Danièle Kahn-Paycha, Odile Boucher-Rivalain, Sara R. Horowitz, Yona Dureau, Tahar Bekri | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Odile Boucher-Rivalain |
Résumé
La fragmentation et l’aliénation, thèmes récurrents dans la littérature postcoloniale, sont représentées par le contenu et la forme des œuvres étudiées dans cette recherche. Dans un cadre historique et fictionnel, les romans postcoloniaux de Chinua Achebe et de V.S. Naipaul inscrivent le postcolonisé fragmenté et aliéné dans des lieux et des milieux différents. La quête identitaire de ce dernier, entre tradition et modernisation, a déclenché son déracinement. En effet, tiraillé entre l’Occident et l’Orient, le postcolonisé, dans les romans de ces deux écrivains, est aliéné géographiquement et culturellement, ce qui explique son instabilité et sa quête identitaire interminable. L’espace dans le roman postcolonial est fragmenté pour aliéner davantage le postcolonisé qui cherche à mettre fin à cette aliénation. La double culture – orientale et occidentale – participe non seulement à la perte d’identité culturelle, mais aussi à celle des personnages. À la rencontre de l’Autre ou de l’Occidental, les personnages achibiens et naipauliens essayent de cacher leur « peau noire » avec un « masque blanc » par le biais du mimétisme de cet Autre. Cette littérature est distinguée par son métissage, son intertextualité ainsi que son aspect linguistique qui font d’elle une littérature dialogique avec la littérature occidentale et notamment la littérature coloniale. Une telle littérature indigène, exprimée dans une langue étrangère, reflète un attachement et un détachement. La non-linéarité joue un rôle important dans cette fiction, vu que les récits sont décomposés et fragmentés tout comme les personnages. C’est ainsi qu’on peut dire que selon des thématiques et des stylistiques divers que ces deux écrivains postcoloniaux ont réussi à présenter au lecteur la fragmentation et l’aliénation du postcolonisé dans son milieu et son ère.