Thèse soutenue

Philosophie des masses : étude sur la pensée politique d'Etienne Balibar

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Auteur / Autrice : Yusuke Ota
Direction : Alain BrossatOsamu Nishitani
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 10/02/2015
Etablissement(s) : Paris 8 en cotutelle avec Tôkyô gaikokugo daigaku
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoires d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie
Jury : Président / Présidente : Catherine Colliot-Thélène
Examinateurs / Examinatrices : Alain Brossat, Osamu Nishitani, Bruno Karsenti

Résumé

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Y a-t-il un fil d’Ariane dans la pensée politique d’Étienne Balibar (1942-), malgré les disparités apparentes des thèmes traités ? Cette étude se propose d’y répondre en reconstituant son parcours tant philosophique que politique, des années 1960 à nos jours autour d’une problématique : les « masses ». Cette dénomination signifie une collectivité indéterminée qui préexiste à toutes entités politiques. Les masses sont en ce sens une matière première de la politique. Balibar accorde la plus grande importance aux masses ainsi entendues, ce qui lui permet de remettre en cause trois figures majeures de la modernité politique : la race, la nation et le prolétariat. Le concept des masses commence à prendre figure dans sa réflexion après sa prise de distance avec le concept marxiste central du prolétariat (Première Partie). Ce changement de point de vue l’oblige à repenser la subjectivité politique des masses, indépendamment de tous les jugements normatifs. Son analyse du nationalisme est l’illustration même de cette approche en ce qu’elle éclaire leurs identités ambigües (Deuxième Partie). Sa lecture de Spinoza aboutit à creuser l’aporie selon laquelle il existe une difficulté foncière à institutionnaliser la politique des masses. Pourtant, dans cette dernière, Balibar trouve la possibilité de concevoir la politique des masses comme une transformation ininterrompue de l’étatique (Troisième Partie). Son attention particulière à la subjectivité politique des masses est depuis les années 1990 relayée par la reconnaissance de l’immigré comme incarnation des masses au niveau de l’Europe. Le retour aux masses constitue le ressort de sa réflexion quelque soient les dimensions du corps politique. Il en résulte que la pensée politique balibarienne est avant tout une philosophie des masses.