Développer un esprit réflexif
| Auteur / Autrice : | Louise Goupil |
| Direction : | Sid Kouider |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Neurosciences cognitives |
| Date : | Soutenance le 14/09/2015 |
| Etablissement(s) : | Paris 6 |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique (1985-....) |
| Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Nick Yeung, Véronique Izard, Mathias Pessiglione |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Teodora Gliga, Steve Fleming |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les bébés ont-ils des pensées sur leurs propres pensées? L'objet de cette thèse était d'examiner cette question en se concentrant sur le développement de la métacognition, cette capacité que nous avons d'observer et de réguler nos propres processus cognitifs. Les recherches antérieures ont documenté un développement tardif de la métacognition. Cependant, cette question a essentiellement été étudiée en demandant aux enfants de rapporter verbalement leurs propres états mentaux. En nous appuyant sur des méthodes issues de la littérature comparative, ici nous avons étudié la possibilité que même les bébés pourraient démontrer des capacités métacognitives dans des situations qui ne requièrent pas de rapport verbal. Dans une première étude, nous avons trouvé que les bébés de 12 et 18 mois détectent leurs erreurs, évaluent la confiance qu'ils peuvent avoir dans leurs décisions, et utilisent ces informations pour réguler leur comportement. Dans une deuxième étude, nous montrons que les bébés de 20 mois sont même capables de communiquer leur propre incertitude non verbalement. Cela suggère que les tout petits peuvent consciemment représenter leur propre incertitude, même si ils sont incapables de la verbaliser convenablement avant bien plus tard pendant l'enfance. Nos résultats indiquent qu'il y a une dissociation importante entre les capacités de régulation métacognitive, déjà présentes chez le bébé, et les aspects plus explicites de la métacognition, qui se développent lentement pendant l'enfance. De façon plus générale, nos résultats suggèrent que les bébés, en plus d'analyser leur environnement physique et social, peuvent aussi examiner leurs propres processus cognitifs.