Migrants chinois à Paris : au-delà de l’ « intégration » : la formation politique d’une minorité
Auteur / Autrice : | Ya-Han Chuang |
Direction : | Didier Lapeyronnie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 25/11/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe d’Études des Méthodes de l’Analyse Sociologique de la Sorbonne (Paris ; 1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Wihtol de Wenden |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Simon, Isabelle Thireau, Michel Wieviorka |
Résumé
Comment concevoir l'« intégration » à l’ère de la mondialisation ? Dans quelle mesure le mot « intégration » demeure-t-il encore pertinent pour les migrants eux-mêmes à notre époque dite « mondialisée » et « transnationale » ? En soulignant les caractéristiques normatives, désormais performatives et interactives, du concept d’« intégration », cette thèse se propose de fournir une réponse partielle à partir d'expériences de politisation des nouveaux migrants chinois dans la région parisienne. Grâce à une ethnographie multi-située dans plusieurs communes chinoises et plusieurs quartiers parisiens, nous reconstituons le processus dynamique d’intégration via des actions politiques collectives. Arrivés avant tout avec des motivations économiques, les migrants en viennent à s'impliquer dans divers quartiers, ce qui les conduit à se mobiliser et se confronter aux règles tacites du système sociopolitique français. À travers leur apprentissage politique à plusieurs niveaux, ils créent une conscience de minorité désirant une reconnaissance politique en tant que membre de la société française. Un tel désir n’affaiblit pas pour autant leur sentiment d’appartenance à la communauté chinoise. Plus leur statut social est élevé, plus les migrants semblent capables de s'approprier leur origine chinoise comme une ressource en vivant des expériences à la fois « transnationales » et « translocales ». L’accès à la citoyenneté est donc inégal au sein d’une même communauté et ne peut être mesurée qu'en croisant les origines migratoires et le statut social.