La dimension émotionnelle de la douleur chronique : perspectives neurophilosophiques sur la douleur du membre fantôme
Auteur / Autrice : | Magali Fernández Salazar |
Direction : | Jean-Michel Besnier, Jean Gayon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 25/06/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques (Paris ; 1932-....) |
Equipe de recherche : Rationalités contemporaines (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Denis Forest |
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Parot, Max Kistler, Pascal Ludwig |
Mots clés
Résumé
La douleur chronique est l’un des problèmes les plus complexes auxquels sont confrontées la médecine et les neurosciences. Au fil des siècles, il a été un casse-tête et reste encore un défi pour la recherche étant donné la complexité de sa nature. Parmi la quantité considérable de douleurs chroniques existantes, la douleur du membre fantôme est l’une de plus difficiles à traiter. Les études récentes montrent que les changements corticaux majeurs qui apparaissent après une amputation sont la conséquence de la douleur chronique fantôme. Je soutiens que la cause principale de la douleur fantôme est la non-acceptation de la perte d’une partie du corps, autrement dit, que la douleur mentale provoquée par la transformation de l’image de soi devient une douleur chronique physique, et que c’est l’esprit qui contrôle les réseaux cérébraux : bien qu’il émerge du cerveau, l’esprit arrive à le modifier du fait d’influences exogènes. L’analyse des études que j’ai réalisée pour tester mon hypothèse, m’a permis de constater que la perception douloureuse dépend de diverses influences externes qui sont indépendantes de l'entrée (signal) nociceptive. Je conclus que la plasticité corticale mise en évidence lors de l'expérience douloureuse chronique ne dépend pas seulement de l'action et de l'interaction entre les réseaux neuronaux dynamiques, mais aussi de la communication entre ces réseaux neuronaux (système endogène) et les réseaux environnementaux (système exogène), ces derniers étant capables de moduler la perception de la douleur. Je souligne donc l’importance de la reconnaissance du caractère mental de la douleur chronique et le besoin d’analyser sa dimension émotionnelle afin de la moduler.