Vivre, vieillir et mourir en institution au XIXè siècle : genèse d'une relation d'assistance
Auteur / Autrice : | Mathilde Rossigneux-Méheust |
Direction : | Dominique Kalifa |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 06/11/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'histoire du XIXe siècle (Paris ; 195.?-....) |
Jury : | Président / Présidente : Anne Carol |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Kalifa, Christophe Charle, Olivier Faure | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Paul-André Rosental, Anne Rasmussen |
Mots clés
Résumé
De la Révolution française à la veille de la Première Guerre mondiale, un dispositif d'assistance à la vieillesse se développe, proposant aux vieux Parisiens de vivre en institution. Le choix du terrain parisien et de sa cinquantaine d'établissements permet, en amont des grandes lois républicaines structurant les schémas assistanciels et assurantiels, de revenir sur les premières générations d'assistés au nom de l'âge et du manque de ressources. Cette thèse interroge la construction d'une catégorie d'administration, la formation d'une population majoritairement âgée de plus de 60 ans et issue des classes populaires, et la genèse d'une catégorie d'expérience de la vieillesse. La formalisation d'une réponse spécifique aux misères liées à l'âge et la progressive distance revendiquée avec les institutions d'enfermement permet d'envisager le dispositif parisien d'assistance à la vieillesse comme une forme de reconnaissance et comme une tentative d'intégration économique, sociale et politique des plus fragiles. L'intégration des vieillards aux dispositifs d'assistance se fait toutefois par le bas, en privant les assistés d'un certain nombre de droits, et en reproduisant les hiérarchies sociales à l'œuvre dans le reste de la société. Aux origines de la mise en pratique d'une sécurité sociale pour les personnes âgées, le développement des hospices et des maisons de retraite au XIXe siècle participe à l'institutionnalisation de cet âge de la vie et à la construction d'un nouveau lien entre la société française et ses vieux, un lien ambivalent nourri de bienveillance et de rejet, de prévenance et de dévalorisation, de protection et de surveillance.