Le peuple et l'histoire : circulations, appropriations et usages des savoirs historiques dans les milieux populaires en France (1815-1835)
Auteur / Autrice : | Grégoire Lemoine |
Direction : | Bruno Belhoste |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 23/11/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Equipe d'accueil Modernités et révolutions (Paris ; 2006-2013) - Centre d'Histoire des Sciences et d'Histoire des Techniques / EA 127 ''Modernités et Révolutions'' |
Jury : | Président / Présidente : Yannick Marec |
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Belhoste, Yannick Marec, Jean-Luc Chappey | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie-Anne Leterrier, Nathalie Richard |
Mots clés
Résumé
L’histoire apparaît, entre la Restauration et les premières années de la Monarchie de Juillet, comme des prérogatives des élites sociales. Elles produisent le récit, et s’en réservent la circulation, sans que leur rapport au passé soit pour autant homogène : le récit de l’histoire (en particulier de l’histoire de France) construit par des historiens libéraux, est en compétition avec des récits historiques produits pour certains dès la fin du XVIIème siècle, et dont la Restauration contribue à relancer la publication. Pourtant ces savoirs historiques circulent au-delà des cercles sociaux privilégiés, et les sources ne manquent pas pour l’attester. Des centaines d’individus surveillés puis arrêtés pour propos séditieux, des autodidactes autobiographes, des écoliers dont les cahiers ont été conservés, des ouvriers saint-simoniens entonnant des chansons dans les goguettes font tous montre d’une culture historique empruntée aux élites, dont il faudra comprendre les modalités de circulation et d’appropriation. Nous nous intéressons au caractère vertical de ces circulations. Les savoirs historiques sont diffusés par des « passeurs » : les maîtres d’école, les curés, les dramaturges, les boutiquiers relaient auprès des gens du peuple la compétition qui se joue, à travers les récits de l’histoire nationale et générale, entre ultras, libéraux et républicains. Mais ces circulations sont aussi horizontales : les savoirs se diffusent et se transforment au sein des catégories populaires, en fonction des usages qu’on leur assigne, et qu’il s’agira d’examiner en s’arrêtant sur le rôle des lieux de cette diffusion, la rue, le cabaret, l’atelier, l’espace domestique entre autres..