Peaux noires, blouses blanches : les Afro-Américains et le Mouvement pour les droits civiques en médecine (1940-1975)
Auteur / Autrice : | Jean-Paul Lallemand-Stempak |
Direction : | François Weil |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études nord-américaines (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Jean Kempf |
Examinateurs / Examinatrices : Christian Bonah, Pap Ndiaye, Caroline Rolland-Diamond |
Résumé
Cette thèse explore le rôle de la médecine au sein du Mouvement des droits civiques aux États-Unis entre les années 1940 et 1975. Son propos est de montrer comment les Afro-Américains se sont emparés de la médecine et de la santé et les ont articulées à un discours politique dans le but de mettre un terme à la ségrégation et aux discriminations médicales dont ils étaient victimes. À l'interface de l'histoire afro-américaine, de l'histoire sociale et de l'histoire de la médecine, ce travail analyse les stratégies déployées par les acteurs-médecins, associations, militants et l'État fédéral - impliqués dans ce mouvement. La première partie retrace l'origine du Mouvement à travers l'étude du scandale de la ségrégation des donneurs de sang afro-américains par la Croix-Rouge américaine durant la Seconde Guerre mondiale qui permit une prise de conscience pour les associations afro-américaines du rôle clef que jouait la question médicale au sein de Ia lutte pour les droits civiques. La seconde partie s'intéresse aux processus d'institutionnalisation du Mouvement mené après-guerre par la NAACP. D'une stratégie de la négociation avec l'État fédéral, Ia NAACP - avec le soutien de quelques médecins afro-américains - s'orienta, à partir de 1954, vers une stratégie judiciaire visant à attaquer en justice la pratique de la ségrégation médicale. Ce travail militaire conjugué à après 1964 à une volonté fédérale d'imposer la déségrégation, permit de mettre un terme en 1961 à la ségrégation du milieu médical. La troisième partie interroge la poursuite de ce Mouvement après 1965 travers l'étude des premiers centres de santé communautaires de l'histoire des États-Unis qui furent le lieu des discours divergents sur le rôle que devait jouer le mouvement Black Power en médecine.