Thèse de doctorat en Histoire et civilisations
Sous la direction de Michel Poivert et de André Gunthert.
Soutenue en 2015
à Paris, EHESS , dans le cadre de École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales .
Le président du jury était Sylvain Maresca.
Le jury était composé de Françoise Denoyelle, Michelle Zancarini-Fournel.
Ces recherches déplient les pans de la médiatisation des événements de mai juin 1968 en France par la presse magazine et les entreprises du photojournalisme au cours des 45 dernières années. L'étude de cas du dit Mai 68 donne la mesure de la construction de l'histoire par le journalisme en faisant le choix de l'analyse à l'échelle de l'événement. Une chaîne éditoriale conduit à l'élaboration des récits médiatiques ; elle n'a pas vocation à être vue, les médias revendiquant leur objectivité, leur transparence. Restituer la place des images dans ces élaborations, les considérer sous l'angle de l'occurrence éditoriale met en évidence cette chaine et le rôle des images dans la mise en forme des événements et leur qualification. Elle amène à prendre la mesure du rôle de l'éditeur dans ces élaborations médiatiques. La démarche historienne et culturaliste redonne sa place à l'agence de photographie, entreprise qui exploite/commercialise les images. La description de sa structure -indexation/photothèque ; editing/édition, notamment - contextualise la production des corpus visuels et indique l'impact de ces structures entrepreneuriales sur la mise en récit des événements. La valorisation de ces images, en une histoire encore très corporatiste, entre alors en jeu : l'autorité culturelle de ces représentations repose sur des éléments de légitimations professionnelles. Enfin, la multiplication des opportunités éditoriales est un besoin structurel de ce qu'il convient de considérer comme une industrie culturelle. Les effets de répétitions des corpus visuels, particulièrement lors d'anniversaires ou « commémorations », justifiées par une archive photographique finie, s'expliquent aussi par le souci de la réutilisations de certains fonds d'images. La circulation de ces représentations conduit à la circularité et la fixation des récits médiatiques des événements historiques selon des mécanismes caractéristiques des constructions culturelles (L. W. Lewine).
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