Thèse soutenue

Les agglomérations "secondaires" gallo-romaines dans le Massif Central : (cités des arvernes, vellaves, gabales, rutenes, cadurques et lémovices), 1er siècle avant J.-C. - Ve siècle après J.-C.

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Auteur / Autrice : Florian Baret
Direction : Frédéric Trément
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l'art et archeologie
Date : Soutenance le 08/06/2015
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'histoire Espaces et cultures (Clermont-Ferrand)
Laboratoire : Centre d'Histoire "Espaces et Cultures" / CHEC
Jury : Président / Présidente : Claude Raynaud
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Trément, Michel Reddé, Francis Tassaux
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Garmy, Martial Monteil

Résumé

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Parmi les formes d’organisation de l’habitat antique, il en est une qui est longtemps restée en retrait dans la recherche archéologique française. Les agglomérations antiques, qui correspondent à des formes très variées d’habitat groupé, suscitent un intérêt majeur depuis une vingtaine d’années.L’étude historiographique, à l’échelle de la Gaule, fait ressortir un espace en marge des recherches, celui des cités du Massif central. Cette thèse propose donc d’étudier les agglomérations antiques des cités arverne, vellave, gabale, rutène, cadurque et lémovice entre le Ier s. av. J.-C. et le Ve s. ap. J.-C. Les objectifs sont multiples. Il a été nécessaire dans un premier temps d’établir un corpus de sites à partir de la bibliographie régionale. Celui-ci est composé de notices normalisées au sein desquelles l’ensemble des données actuellement disponibles a été présenté. Pour répondre aux questions d’organisation spatiale et de classification, les données bibliographiques recueillies, complétées par des opérations de terrain (prospections terrestres, aériennes, géophysiques, relevés topographiques), ont été synthétisées à partir d’une série de descripteurs archéologiques développés sur le modèle d’Archaeomedes. L’emploi de ces descripteurs a permis la mise en œuvre d’analyses statistiques multivariées afin de dépasser le simple classement par niveaux de fiabilité (sites rejetés, agglomérations hypothétiques, agglomérations avérées). C’est sur la base de la classification retenue après différents tests et sur la hiérarchie urbaine proposée que les analyses spatiales et morphologiques permettent de brosser un tableau complet de l’armature urbaine des cités antiques du Massif central.Les résultats obtenus ont permis d’exposer et de comprendre à la fois les relations entre les agglomérations et le milieu naturel mais aussi avec leur environnement archéologique par l’étude de leurs relations avec l’habitat rural, les chefs-lieux, les limites des cités, leur territoire théorique, les axes de communications terrestres et fluviaux. En changeant d’échelle, l’analyse interne des agglomérations permet d’appréhender à la fois leur morphologie générale mais aussi la place des édifices monumentaux au sein des agglomérations et au sein des cités, le rôle de l’artisanat, les aménagements hydrauliques, … Pour l’analyse de l’armature urbaine, la thèse prend nécessairement en compte l’évolution chronologique des agglomérations à travers leur origine protohistorique, leur évolution durant l’Antiquité et leur devenir au début du Moyen Âge.Pour mener à bien ce travail, il a été nécessaire de croiser les approches documentaires (bibliographie, opérations de terrains), de croiser les échelles d’analyse (du site au Massif central) et de comparer les résultats à ceux des régions voisines. Passées, les analyses statistiques, c’est à partir d’un SIG et d’une base de données que l’ensemble des synthèses a pu être mené.Cette thèse constitue la première synthèse sur les agglomérations antiques des cités du Massif central. Les résultats mettent en avant l’importance des agglomérations dans le système de peuplement et des armatures urbaines variables entre les cités mais qui semblent structurées en partie par le relief et les axes de communications. Les fonctions présentes au sein des agglomérations, si elles sont variées et récurrentes, montrent des spécificités entre les cités mais aussi une hétérogénéité au sein de chacune d’elles. Enfin, l’analyse chronologique montre une réduction du nombre des agglomérations à partir du IIIe siècle mais pas leur disparition. De même, de nouvelles formes d’habitats groupés apparaissent à partir du IVe siècle attestant non pas une crise mais une évolution dans l’organisation urbaine des cités pour répondre à de nouveaux besoins.