Thèse soutenue

Dans le regard de la chambre

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Auteur / Autrice : Claude Martin-Rainaud
Direction : Christian Petr
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures et civilisations comparées
Date : Soutenance le 24/06/2015
Etablissement(s) : Avignon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 537 « Culture et patrimoine » (Avignon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Identité Culturelle, Textes et Théâtralité (EA 4277) (Avignon)
Jury : Président / Présidente : Jean Arrouye
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Durand, Marja Pirilä
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean Arrouye, Jean-François Durand

Résumé

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Par un trou, l’image renversée de ce qui se trouve à l’extérieur se projette à l’intérieur d’une chambre obscure. Ce phénomène, à l’oeuvre en permanence dans les espaces naturellement sombres, dans les yeux de l’homme et de la plupart des animaux, occasionnellement à l’intérieur de l’habitation, est aussi le principe à la base de la photographie et du cinéma. Ce problème d’optique a été observé et décrit pour la première fois en Europe dans les Problemata d’Aristote. Au cours des siècles, ce principe du «phénomène de la camera obscura» a été étudié et utilisé pour mesurer le temps et l’espace, effectuer des observations et des expériences astronomiques, produire des images ou des spectacles. Ces dernières décennies, les sciences ont démontré que pour prendre vie, se reproduire et évoluer, la matière s’est emparée progressivement de ce phénomène issu de la lumière. À travers la vision, il a un rôle premier dans notre perception du monde et notre conscience d’être. Cependant, rares sont les études de ses caractéristiques et de ses applications naturelles, techniques et esthétiques. Notre recherche voudrait contribuer à faire émerger une cohérence globale dans ces domaines. La méthode utilisée ici repose sur une pratique artistique de la capture photographique dans la camera obscura elle-même des images qui y apparaissent. En outre, cette pratique s’appuie sur une approche analytique fondée sur un choix de sources philosophiques, scientifiques et romanesques, poétiques et cinématographiques. Nous suivons d’abord à travers ces documents la genèse des objets techniques qui se rattachent au phénomène de la camera obscura. Puis la recherche se focalise sur certains artistes qui sont présumés avoir fait usage, ou qui ont effectivement employé des appareils «optiques» pour réaliser leurs oeuvres depuis le quinzième siècle. Nous concluons sur la démarche et l’oeuvre de certains photographes contemporains qui se consacrent à photographier le phénomène de la camera obscura, dont les travaux ouvrent à l’art de la photographie des perspectives inédites, tout en se référant à des questions picturales fondamentales.