Thèse soutenue

Émergence littéraire et visuelle du muséum humain : les spectacles ethnologiques à Londres, 1853-1859

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Auteur / Autrice : Fanny Robles
Direction : Christiane FioupouLaurence Talairach-Vielmas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anglais
Date : Soutenance le 12/09/2014
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : (CAS) Cultures Anglo-Saxonnes
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Michel Prum, Sara Thornton, Jean Viviès

Résumé

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Les spectacles ethnologiques victoriens mettent en scène des milliers de colonisés dans des zoos, cabarets, appartements privés et institutions scientifiques. Cette thèse se penche sur deux spectacles sud-Africains en particulier : les « Zulu Kafirs » et les « Earthmen », montés à Londres dans les années 1850. Prenant pour point de départ « The Noble Savage » de Charles Dickens, écrit après qu’il a vu les « Zulus », ce travail porte sur le fantasme victorien d’un « muséum humain ». Après une étude des concepts de « race » et de « sauvagerie » aux XVIIIe et XIXe siècles, nous abordons l’évolution des pratiques muséologiques et la fascination de Dickens pour un muséum humain monstrueux. Nous passons ensuite aux spectacles ethnologiques victoriens et au « spécimen » Africain comme « métonyme ethnographique » et mythe, évoluant dans un « fantasme hétérotopique ». Ce fantasme est réalisé dans le Département d’Histoire Naturelle du Palais de Cristal de Sydenham, dans lequel des moulages des « spécimens » sont exposés dans des « théâtres écologiques ». La visite y permet l’exploration sociale et pose le problème d’un cannibalisme moral, quand le colonialisme et l’impérialisme victoriens se heurtent à leurs propres contradictions. Ces dernières sont développées dans Bleak House (1853), où Dickens attaque la « philanthropie télescopique », alors que la « préférence ethnologique » semble aller aux esclaves américains, dont les récits sont publiés et mis en scène. A Tale of Two Cities (1859) pourrait ainsi être lu comme la réalisation de la crainte dickensienne de voir les pauvres s’ensauvager, si les philanthropes persistent à les exclure de leur muséum humain.