Thèse soutenue

Au-delà du cerveau : une importance majeure de la huntingtine et de sa phosphorylation à la sérine 421 dans les cancers du sein

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Auteur / Autrice : Morgane Thion
Direction : Sandrine Humbert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiopathologie cellulaire et moléculaire
Date : Soutenance le 03/10/2014
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Innovation Thérapeutique : du Fondamental à l'Appliqué (Châtenay-Malabry, Haut-de-Seine ; 2000-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Signalisation, neurobiologie et cancer (Orsay, Essonne ; 2010-2014) - Signalisation, neurobiologie et cancer
Jury : Président / Présidente : Christian Poüs
Examinateurs / Examinatrices : Sandrine Humbert, Christian Poüs, Keltouma Driouch, Anselme Perrier, Philippe Chavrier, Pierre Close
Rapporteurs / Rapporteuses : Keltouma Driouch, Anselme Perrier

Mots clés

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Résumé

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La huntingtine (HTT) est une protéine d’échafaudage participant à des fonctions indispensables au bon fonctionnement cellulaire. Elle est codée par le gène HTT qui présente une répétition polymorphique de triplet CAG. Une répétition excédant 35 CAG dans la HTT est à l’origine de la maladie de Huntington, une maladie neurodégénérative héréditaire sévère. Ainsi, bien que d’expression ubiquitaire, la HTT est principalement étudiée dans le système nerveux. Par exemple, ses implications dans le tissu mammaire, en condition normale et pathologique, sont inconnues. Nous avons observé que la forme mutante de la HTT accélère le développement de cancer du sein et en accentue la sévérité et que la forme sauvage est impliquée dans le développement normal de la glande mammaire. Mon projet principal de thèse était de caractériser le rôle de la HTT, de sa phosphorylation à la sérine 421 (S421-P-HTT) ainsi que du polymorphisme des répétitions CAG dans les cancers du sein.En utilisant des modèles cellulaires et murins et par des études d’expression chez des patientes atteintes d’un cancer du sein, j’ai observé que l’expression de la HTT et de la S421-P-HTT corrèlent avec le stade de différenciation tumorale. Au niveau moléculaire, la HTT régule, par sa phosphorylation à la S421, l’expression et la localisation d’une des protéines des jonctions serrées, ZO1 et module ainsi l’adhésion intercellulaire. ZO1 colocalise avec la S421-P-HTT aux jonctions intercellulaires et forme un complexe avec la HTT. La perte d’expression de HTT est pro-Métastatique chez la souris et est moindre dans les cancers du sein métastatiques. De plus, les niveaux d’expression de HTT et de ZO1 sont diminués en parallèle dans les carcinomes humains de bas grades.J’ai également montré que le polymorphisme CAG présent dans la HTT sauvage joue un « double emploi » : tandis que de longues répétitions protègent de l’apparition de cancers, elles accentuent sa sévérité lorsque la maladie se développe. Dans le sous-Type HER2 spécifiquement, la longueur de la répétition CAG est un facteur pronostic indépendant du développement de métastases.Ainsi, ces travaux ont permis de mettre en évidence un rôle clé pour la HTT au cours de la progression tumorale mammaire, et devraient conduire à une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires impliqués dans le développement de métastases dans le cancer du sein.