Les guerres civiles dans les romans anglais et français de l'époque baroque (1580-1668) : poétique du roman, anatomie du conflit et usages de la fiction
Auteur / Autrice : | Mélanie Sag |
Direction : | Françoise Lavocat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et Sémiologie du Texte et de l'Image |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Notre étude porte sur les guerres civiles dans le roman de l'âge baroque (1580-1668) en France et en Angleterre, pays dont l'identité nationale se redéfinit à l'issue de crises dramatiques aux XVI' et XVIIe siècles. Au croisement des études génériques, des théories contemporaines de la fiction et des approches historicistes, notre travail poursuit deux objectifs : contribuer à la connaissance de la poétique romanesque, éclairer les rapports entre littérature et histoire à partir d'un corpus de trente romans encore trop peu connus. La comparaison entre France et Angleterre implique d'abord d'interroger les critères de définition et les frontières du genre romanesque, puis de retracer la généalogie des modèles narratifs de nos auteurs. Une poétique de la guerre est ensuite dégagée par l'analyse des fonctions narratives de la séquence guerrière, de la construction des personnages, de l'écriture de la violence (mise en spectacle ou estompée). L'étude s'achève par l'interprétation des textes, après une réflexion sur le statut du fait et de la fiction. Entre mémoire des guerres de religion et enregistrement à chaud de la Révolution anglaise, les romans de l'âge baroque développent une forme spécifique de roman historique dont les principales caractéristiques sont le déplacement des enjeux collectifs et la métaphorisation de la division religieuse au niveau du couple ou de la famille, ainsi que le recyclage de l'écriture allégorique. Genre dédié à l'amour, contrairement à l'épopée, le roman baroque élabore des représentations variées et complexes de la guerre civile, cette guerre intérieure qui questionne l'identité et l'appartenance, donc l'intime, objet romanesque par excellence.