Thèse soutenue

Évolution des inégalités d'accès à l'enseignement secondaire en Ouganda
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Auteur / Autrice : Christian Kakuba
Direction : Marc Pilon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, demographie
Date : Soutenance le 25/11/2014
Etablissement(s) : Paris 5
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre population et développement
Jury : Président / Présidente : Jean Bourdon
Examinateurs / Examinatrices : Marc Pilon, Jean Bourdon, Roser Cussó, Gideon Rutaremwa, Valérie Golaz
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean Bourdon, Roser Cussó

Mots clés

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Résumé

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Alors que l’accès à l’éducation est au cœur du développement, le fait qu’une éducation soutenue et de qualité soit un facteur critique pour l’émancipation d’individus et de sociétés entières ne fait plus l’objet de débats. En effet, la myriade d’avantages liés à une éducation de masse soutenue et de qualité présuppose qu’elle soit à la portée de tous, comme il est décrit dans l’objectif 2 de l’Education pour tous et les buts 2 et 3 des Objectifs du millénaire pour le développement. L’Ouganda étant l’un des premiers pays d’Afrique Subsaharienne à introduire l’éducation primaire et secondaire universelle, respectivement en 1997 et 2007, cette thèse s’attache à comprendre jusqu’à quel point ces politiques de démocratisation de l’éducation ont permis de réduire les inégalités d’accès à l’école secondaire. Ce travail utilise principalement les données des enquêtes nationales de ménages de 2005/2006 et 2009/2010 qui procurent des informations sur le profil éducatif des membres du ménage ainsi que d’autres caractéristiques qui, selon les études préalables influent sur les parcours scolaires. Par le moyen de modèles multivariés pertinents, il a été possible de décrire l’évolution des inégalités d’accès à l’école secondaire, de transition du primaire au secondaire, et d’accès aux internats, ce pour l’ensemble des enfants de 13 à 24 ans. L’universalisation de l’éducation au niveau primaire comme secondaire n’a ni pu améliorer l’achèvement du cycle primaire ni réduire les inégalités d’accès au secondaire. En effet, achever le cycle primaire et accéder au secondaire demeurent principalement la prérogative d’enfants issus de milieux socio-économiques privilégiés, de zones urbaines et de la région centrale. Lorsque le chef de ménage n’est pas lui-même allé au secondaire, ou que le ménage se situe en deçà du 25e percentile de revenus, lorsqu’il est en milieu rural, ou situé dans l’Est, l’Ouest ou le Nord du pays, ses jeunes membres demeurent largement exclus du cycle secondaire. En outre, alors que les internats (dont certains sont des écoles publiques) sont connus pour offrir une éducation de meilleure qualité qui permettrait la mobilité sociale pour les enfants défavorisés, ils sont généralement inaccessibles aux pauvres selon la politique sur les internats ce qui accroît les inégalités d'accès à l'enseignement secondaire de qualité. Alors que les inégalités d’accès au niveau secondaire pour tous les enfants persistent, la transition du primaire au secondaire, pour les enfants de milieux socio-économiques les moins aisés, semble plus difficile dans le passé récent qu’auparavant, ce qui implique que la plupart des enfants qui se trouvaient dans un cercle vicieux du désavantage, très probablement y demeureront.