''In carcere eram et venistis ad me'' : les secours aux prisonniers en Occident pendant l’Antiquité tardive du règne de Marc Aurèle au pontificat de Grégoire le Grand (fin IIe-VIe siècle)
Auteur / Autrice : | Martin Veber |
Direction : | Jean-Marie Salamito |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 13/12/2014 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Orient et Méditerranée (Ivry-sur-Seine, Val de Marne ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Giusto Traina |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Benoist, Cécile Bertrand-Dagenbach, Yann Rivière |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Pendant l’Antiquité tardive, en Occident, les prisonniers reçoivent de l’aide pour supporter leur condition ou pour y échapper. Ceux qui sont détenus par une autorité judiciaire sont soutenus matériellement et psychologiquement sans restriction légale, mais leurs bienfaiteurs se heurtent à l’arbitraire de surveillants parfois corrompus. Le sentiment d’humiliation associé à la prison est nuancé au sein des communautés chrétiennes victimes des persécutions, car celles-ci attribuent à l’emprisonnement une signification religieuse. Les prisonniers de guerre sont rapatriés, notamment grâce à la pratique du rachat, et bénéficient du droit de postliminium qui leur permet de retrouver leur statut juridique antérieur à leur retour. Néanmoins, ils ont désormais l’obligation légale de rembourser leur bienfaiteur pour que s’applique ce droit et, à défaut, sont placés dans la dépendance de celui-ci. Quant au pouvoir romain, il fait du retour sans contrepartie des captifs une condition de paix impérative, signe d’une domination incontestée. La christianisation des sociétés impériale puis romano-barbares accroît l’intérêt pour la condition des prisonniers. A partir du Ve siècle, les efforts en faveur des prisonniers de guerre s’intensifient dans un contexte où leur nombre est multiplié en raison du recul et de l’effacement de l’Empire romain. L’Eglise intègre à son action charitable la libération et l’entretien des captifs de même que l’assistance aux détenus, qu’ils soient accusés ou condamnés. Désormais promu à un rôle de protecteur des cités, l’évêque assume cette fonction en portant secours aux prisonniers, et consolide ainsi son nouveau rang social et politique.