Thèse soutenue

Vérité et illusion de la métaphysique : le problème de l'individuation dans la dernière philosophie de Whitehead

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Auteur / Autrice : Vincent Berne
Direction : Christiane Chauviré
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie. épistémologie
Date : Soutenance le 26/11/2014
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre Cassou-Noguès
Examinateurs / Examinatrices : François Beets, Bertrand Saint-Sernin
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Marie Breuvart, Jean-Pascal Alcantara

Résumé

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Dans la section trois du dernier chapitre de la deuxième partie de "Procès et réalité", Whitehead dénonce le mythe d'une existence purement privée. Selon lui, croire qu'il est possible d'isoler des individus valant absolument pour eux-mêmes ne fait pas sens. L'étude que nous présentons ne porte donc pas sur l'individuation proprement dite mais sur le problème qui résulte du fait de renvoyer la « philosophie de l'organisme » au thème traditionnel de l'individuation. Bien que le procès de concrescence fasse apparaître des moments d'unité subjective porteurs de traits individuels, le sens du mot « individu » est généralement indexé sur celui de « substance ». La doctrine whiteheadienne de l'interconnexité réserve en effet aux individus le statut d'abstractions; tout fait identifié comme individuel se voit encadré d'une « relativité essentielle ». Ce statut, qui exclut que les individus puissent être des existants au sens plein du terme, s'explique par une réévaluation des rapports de l'abstrait au concret, qui interdit de confondre individuation et concrescence. En s'intéressant à la genèse d'un acte de perception, Whitehead montre en effet que l'unité réelle est strictement processuelle. Une thèse extrême est défendue : le procès constitutif d'un acte percevant ne laisse, une fois achevé, qu'une combinaison contextualisée de déterminants abstraits. Cependant, l'analyse des phases de l'expérience laisse poindre une explication de la genèse de nos jugements à propos des individus. La formulation du problème de l'interprétabilité de l'expérience, en coordonnant uniformité naturelle, persistance physique et symbolisme perceptif, ouvre sur line possible élucidation des effets d'individualité, d’essentialité et de substantialité observés dans l'expérience. Tout au plus est-il possible d'esquisser à grands traits, en lien avec la question de la réification des objets physiques, ce que pourrait être une théorie de l'individuation biologique articulée à une conception stratifiée de l'univers.