Thèse soutenue

L’autofiction en question : une relecture du roman arabe à travers les œuvres de Mohamed Choukri, Sonallah Ibrahim et Rachid El-Daïf

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Auteur / Autrice : Darouèche Hilali Bacar
Direction : Yves Gonzalez-Quijano
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique, littérature et civilisation arabes
Date : Soutenance le 15/12/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Richard Jacquemond
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Gasparini, Tetz Rooke

Résumé

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Depuis son invention par Serge Doubrovsky en 1977, le concept d’autofiction n’a cessé d’évoluer et de stimuler la réflexion sur la production romanesque. Après sa consécration en France, l’autofiction gagne les littératures européennes et occidentales, d’abord en Allemagne et en Pologne, puis au Canada et aux États-Unis, ou encore en Espagne et en Amérique latine. Elle franchit ensuite les frontières pour s’adapter aux spécificités culturelles des littératures étrangères. Elle est adoptée au Japon, questionnée en Iran et pratiquée aux Antilles, dans l’Océan Indien, en Afrique du Sud, au Brésil ou encore en Chine. Depuis quelques années, le phénomène littéraire semble gagner le monde arabe. Certains écrivains s’en réclament, d’autres s’en accommodent et d’autres préfèrent employer divers concepts pour définir leur pratique romanesque, ce qui a poussé la critique arabe à forger un vocabulaire technique. Parmi les notions proposées, un terme se dégage : al-taḫyīl al-ḏātī. Mais cette nouvelle terminologie peut-elle attester l’émergence d’un « nouveau genre » dans la littérature arabe ? La présente thèse se propose donc d’étudier la question de la validité de l’autofiction dans la littérature arabe. La première partie de cette thèse donne un aperçu historique de la longue tradition d’écriture du moi depuis le XIXe siècle. La seconde partie questionne la production romanesque contemporaine, ensuite présente un certain nombre d’œuvres qui sont à mi-chemin entre l’autobiographie et la fiction, pose le débat critique et fixe notre cadre théorique. La troisième partie est consacrée à l’étude des œuvres choisies de Mohamed Choukri, de Sonallah Ibrahim et de Rachid pour observer au plus près la pratique autofictionnelle, d’en comprendre les mécanismes et d’en connaître les motivations. À partir de ces trois auteurs et des exemples qu’ils nous donnent de leur pratique d’écriture, on se propose dans la conclusion d’établir un modèle d’autofiction arabe et de définir des thèmes que l’on pourrait appliquer à un vaste ensemble de textes modernes et contemporains.