Thèse soutenue

Que veut dire Richesse ? Du Travail, de l’Argent, du Don et du Vivre Ensemble à Bokokopé (Togo) : une analyse des politiques et pratiques de développement à partir des institutions

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Auteur / Autrice : Mahamondou N'Djambara
Direction : Brigitte SteinmannKomi Kossi-Titrikou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie et anthropologie
Date : Soutenance le 06/06/2014
Etablissement(s) : Lille 1 en cotutelle avec Université de Lomé (Togo)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Villeneuve d'Ascq)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé)

Résumé

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"Eyu", l'Homme, naît riche, c'est la société qui l'appauvrit par le biais des institutions qui établissent les catégories de pensée et les règles sur lesquelles les individus s'appuient pour penser et agir. À Bokokopé au Togo, des migrants kabyè bénéficient de projets de développement. Le but de ces projets est d'augmenter le revenu de ces paysans, garanti d'une amélioration de conditions de vie et de bien-être. Mais les différents acteurs de ce processus ne partagent pas ce style de pensée qui lie le bien-être au revenu. Ce qui entraine des difficultés à s'entendre sur les indicateurs d’évaluation. L'outil principal des techniciens du développement est le cadre logique. Toute action non-logique et non mesurable est par conséquent presque exclue. C'est ainsi que, lorsque Hazou décide par exemple de revendre sa chèvre "à perte" en justifiant qu'il "gagnait en amitié", cela suscite interrogation. Pourquoi résiste-t-il au calcul de rentabilité, moyen incontournable pour améliorer son revenu ? Cette réticence à tout calculer, tout quantifier et tout marchandiser peut se comprendre en se référant à la perception du monde qu'ont les acteurs en présence à Bokokopé ainsi que des rapports qu'ils entretiennent avec le travail et l'argent dans une perspective du vivre ensemble. Leurs actions sont déterminées par plusieurs mondes de pensée qui fluctuent entre des principes marchands portés essentiellement par certaines organisations de développement, et des principes non-marchands véhiculés principalement par des mythes ou des rites auxquels adhèrent les membres de la communauté.