Thèse soutenue

Al-Ḥaǧǧāǧ b.Yūsuf al-Ṯaqafī : entre histoire et littérature

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Auteur / Autrice : Mohamed Saad Eddine El- Yamani
Direction : Viviane Comerro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 13/12/2014
Etablissement(s) : Paris, INALCO
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherches Moyen-Orient Méditerranée (Paris) - Centre de Recherches Moyen-Orient Méditerranée / CERMOM EA 4091
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Viviane Comerro, Mohamed Bakhouch, Brigitte Foulon, Abdallah Cheikh-Moussa, Muḥammad Mawhūb
Rapporteurs / Rapporteuses : Mohamed Bakhouch, Brigitte Foulon

Résumé

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Al-Ḥaǧǧāǧ b. Yūsuf al-Ṯaqafī est considéré par l’historiographie médiévale musulmane comme l’archétype de l’homme de pouvoir tyrannique. Ayant fait face avec succès à de nombreuses révoltes, il a posé un problème moral aux historiens musulmans, dans la mesure où il est mort de mort naturelle, sans avoir été puni par Dieu. Comment donc rendre compte de sa période mouvementée, de ses actions, de sa défiance vis-à-vis des symboles religieux, des massacres qu’il a commis ? Nous tentons de démontrer qu’en recourant entre autres à la satire et à l’ironie, les historiens et les hommes de lettres qui ont écrit sur lui ont répondu, chacun à sa manière, à cette question épineuse, en dressant de lui un portrait noir, qui touche à tous les aspects de sa personne. En nous appuyant sur les projets de Paul Ricœur et surtout de Hayden White, nous démontrons également que les historiens musulmans intervenaient de façon notable dans la composition de leurs œuvres pour orienter leurs récits selon leur conception morale et « idéologique » propre, offrant ainsi des portraits différents d’al-Ḥaǧǧāǧ. Le résultat en est des lectures sceptiques (al-Ṭabarī), ironiques (al-Balāḏurī) ou satiriques et très pro-‘alide (al-Mas‘ūdī). Le contre-point offert par l’étude de trois textes non historiques permet d’élargir cette vision et de prouver si besoin est la proximité entre histoire et adab à l’époque médiévale. Par la même occasion, nous pensons avoir trouvé de nombreux exemples réfutant la thèse d’une histoire canonique écrite sous le califat ‘abbaside.