Thèse soutenue

Analyses des pressions à l'interface moignon-emboiture de la prothèse chez le patient amputé fémoral
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Auteur / Autrice : Bastien Moineau
Direction : Vincent NougierDominic Pérennou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mouvement et comportement pour la santé et l'autonomie
Date : Soutenance le 17/11/2014
Etablissement(s) : Grenoble
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Techniques de l’ingénierie médicale et de la complexité - Informatique, mathématiques et applications (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Manh-Cuong Do
Rapporteurs / Rapporteuses : André Thévenon, Jean-Paul Micallef

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La prise en charge des patients amputés fémoraux vise à fournir une prothèse confortable permettant de retrouver une autonomie fonctionnelle. L'objectif de notre travail est de mieux comprendre les déterminants du succès de l'appareillage et de proposer une nouvelle méthode d'évaluation instrumentale de la qualité de l'interface moignon-emboiture. Un examen clinique et des questionnaires ont été réalisés chez 40 patients amputés fémoraux. La posture et la marche ont été mesurées chez ces 40 patients et chez 40 sujets contrôle appariés. Les pressions exercées sur le moignon lors de la marche et des postures debout et assise ont été mesurées avec 14 capteurs piézorésistifs de 0,5 mm d'épaisseur et 25 mm de diamètre placés sur le moignon. Les pressions ont été analysées au regard de leurs intensités et au moyen de fonctions de corrélation croisée. Les mesures de pression ont été répétées chez 16 patients pour étudier la reproductibilité des paramètres proposés. Les douleurs et blessures étaient plus fréquentes sur les zones osseuses et chez les patients plus maigres. La marche et la posture étaient dégradées par rapport aux sujets contrôles, et étaient influencées négativement par le poids des patients et positivement par leur expertise. En revanche, une meilleure emboiture n'apportait pas, en elle-même, une meilleure marche. La majorité des paramètres de pression testés étaient reproductibles (50 sur 70). Les bonnes prothèses (induisant une satisfaction élevée, peu de douleurs et pas de plaie) avaient des pressions plus élevées à mi-hauteur et en racine de cuisse, et des pressions qui covariaient fortement (r=0,93-0,99) et de façon synchronisée lors de la marche sur tout le moignon. Les zones osseuses étaient moins tolérantes aux pressions élevées. L'appareillage était plus aisé chez les patients ayant de gros moignons, car les tissus mous permettaient la répartition des pressions sur un mode hydrostatique. Or, ces patients plus lourds présentaient de moins bonnes capacités locomotrices. Ainsi, une meilleure interaction moignon-emboiture ne peut garantir de meilleures capacités de marche, mais favorise le confort et l'absence de douleur et de plaie dans la prothèse. La mesure des pressions permettait d'identifier les emboitures non-adaptées. Il parait donc intéressant d'étendre son utilisation pour aider les appareilleurs à la conception des emboitures. Cependant, la mise en pratique courante de cette méthodologie nécessite de nouvelles expérimentations.