Danses, langues et transmission culturelle chez les Amérindiens contemporains
| Auteur / Autrice : | Sandra Dubs |
| Direction : | Emmanuel Désveaux |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Ethnologie et anthropologie sociale |
| Date : | Soutenance en 2014 |
| Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Résumé
Le plus souvent considérée comme une manifestation colorée rappelant l’histoire tumultueuse des premiers habitants du continent américain, la danse amérindienne dévoile au fil de nos analyses son potentiel signifiant entrant en résonance avec de grandes lignes mythiques caractéristiques d’une vision du monde ancrée dans l’autochtonie. Les figures scéniques et mythiques que sont l’Aigle et le Serpent sont appelées à témoigner des éléments sémantiques qu’elles véhiculent implicitement grâce à leur plasticité de représentation, les rendant tour à tour totalement incarnées ou évoquées en filigrane dans les gestes, les parcours et les paroles prononcées en langue vernaculaire sur la scène. Nous démontrons que la danse, envisagée en synergie avec la langue vernaculaire encore parlée lors des cérémonies et pow wow, révèle une structure de la culture autochtone, profondément enfouie et présentant un caractère fractal. La dynamique et la spécificité de cette structuration fractale offrent aux personnes immergées depuis leur enfance dans l’autochtonie, comme à ceux participant occasionnellement aux pow wow, la possibilité d’avoir accès à des segments suffisant à la perpétuation de leur culture par la danse et la langue en acte. Le mimétisme joue alors un rôle dans l’apprentissage des danses qui respecte l’individualité de chacun, puisque c’est une forme à effectuer qui est transmise et non un façonnage des corps. Cette forme fractale qui s’épanouit dans la pratique des danses et d’éléments de langue vernaculaire sur la scène, dans les artefacts et les récits amérindiens, constitue un potentiel de transmission culturelle en germe pour les Amérindiens contemporains.