Il y a plus de choses dans la salle et sur la scène que n’en montre votre scénographie : Étude spatiale et iconographique du « théâtre populaire » à partir des expériences de Firmin GÉMIER : Festivals suisses, TNAG, Œdipe Roi de Thèbes (1903-1919) ; Jacques COPEAU : Savonarola, Florence (1935) ; Jean VILAR : La Tragédie du Roi Richard II, Avignon (1947)
Auteur / Autrice : | Cécilia Ferrari |
Direction : | Anne Surgers |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts du Spectacle |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Caen |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Lettres, arts du spectacle, langues romanes (Caen ; 2008-....) |
Jury : | Président / Présidente : Renzo Guardenti |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Surgers, Renzo Guardenti, Marie-Madeleine Mervant-Roux, Christian Biet, Sandrine Dubouilh, Claire Lechevalier, Anne Surgers | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Madeleine Mervant-Roux |
Résumé
Entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, plusieurs hommes de théâtre désignent le public qu’ils visent à rassembler par le terme peuple et leur théâtre par l’expression théâtre populaire. Leur attention se concentre sur la recherche d’un espace traduisant l’égalité propre à la société démocratique. Afin d’offrir à tous une bonne visibilité de la scène, ils choisissent le Festspielhaus de Bayreuth comme modèle de référence : le public est disposé face à la scène et la salle est plongée dans l’obscurité. Qui est le peuple que l’on place dans ce type d’espace où les échanges entre les spectateurs sont réduits et où chacun est fasciné par l’image scénique ? Pour répondre à cette question, la thèse propose d’étudier le dessin (projet de la scène et de la salle) de quelque spectacle populaire pour en mieux comprendre le dessein (acception du terme « populaire »). Grâce à l’élaboration d’une grille typologique analysant la scène, la salle et la scénographie, l’étude porte sur les expériences de Gémier (1903-1919) et le travail de Copeau pour Savonarola (1935). Ces exemples attestent la cristallisation du modèle frontal pour une réception de l’image-écran proposée par la figure naissante du metteur en scène. La grille est ensuite appliquée à une régie de Jean Vilar, La Tragédie du Roi Richard II (1947), spectacle n’utilisant ni le modèle frontal ni l’image illusionniste. En se faisant le régisseur d’une « scène illimitée » et d’une image polysémique confiée au spectateur, Vilar permet de passer de la réception passive à l’invention artistique. L’acception donnée au mot peuple se lit dans la scénographie : si l’on change de dessin, le dessein change aussi, ou vice versa.