Diminution de la satiété dans l'obésité : le rôle des nutriments, des signaux intestinaux, et des microbiote intestinal
Auteur / Autrice : | Frank Duca |
Direction : | Mihai Covasa |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physiologie et Pathophysiologie |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris 6 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La prise alimentaire est contrôlée par un système complexe associant des modifications du système nerveux. Ces dysfonctionnents impliquent les outils de perception, notamment ceux en provenance de l'appareil gastro-intestinal en réponse à un repas. La diminution de la sensibilité intestinale aux nutriments a été décrite en partie comme responsable de l'apport énergétique accrue et du gain de poids chez les animaux et les humains au cours d'un régime hypercalorique. Cependant, le mécanisme par lequel un régime obesogène affecte les signaux intestinaux postprandiaux favorisant la surconsommation et leurs rôles dans la diminution du signal de satiété contribuant au développent de l'obésité reste très peu étayer. Par conséquent, le travail de cette thèse a pour but de caractériser le rôle d'un régime hypercalorique dans la diminution de la satiété induite par les nutriments, d'étudier le rôle des peptides gastro-intestinaux et de microbiote au cours d'un régime hypercalorique favorisant l'obésité chez les rats OP. Dans la première série d'expériences, nous avons constaté que les rats soumises un régime hypercalorique présentaient une réponse réduite aux effets suppresseurs de charges lipidiques gastriques comparé à des rats résistants à l'obésité (OR). Cette réponse a été associée à une altération des peptides intestinaux et des GPRS contribuant à une réduction du signal du satiété. Dans une deuxième série d'expériences, nous avons démontré que les rats obeses prônes (OP) développent une déficience de la voie de signalisation de GLP-1 au cours d'un régime hypercalorique. Sous un régime normal, les rats OP et OR avaient la même sensibilité aux effets anorexigène d'un agoniste du récepteur du GLP-1. Toutefois, le régime obesogène abolit la réponse suppressive de l'exendin-4 chez des rats OP. Ceci a été associée à une régulation négative de l'expression du GLP-1R dans les ganglions nodaux, une diminution des taux du GLP-1 circulants et du nombre des cellules L sécrétrices du GLP-1. La dernière série d'expériences démontre l'influence du microbiote intestinal dans la régulation de la chemosensibilité intestinale favorisant l'adiposité chez les rats OP. Les souris axéniques présentent une consommation accrue de solutions lipidiques associé à une diminution du signal satiétogène intestinal et des récepteurs d'acides gras. Nous avons conclu que l'absence du microbiote réduit le signal de satiété postprandial contribuant à la surconsommation des nutriments. Par la suite, nous avons identifié que les rats OP possèdent un profil du microbiote intestinal distinct de rats OR sous un régime hypercalorique. La conventionnalisation des souris axéniques avec le microbiote issu des rats OP, reproduit parfaitement le phénotype obèse avec à une réduction de la signalisation centrale et périphérique des voies contrôlant la prise alimentaire. En résumé, cette thèse apporte la preuve que l'interaction entre une prédisposition à l'obésité généralement polygénique couplée à une alimentation obesogène réduit la sensibilité intestinale aux nutriments, altérant la sécrétion et la sensibilité aux signaux de satiété. Ces effets ont pour conséquence un gain de poids et une expansion de la masse grasse. De plus, des preuves scientifiques supplémentaires sur la capacité d'un microbiote intestinal aberrant d'influencer les systèmes de régulation impliqués dans le maintien de l'homéostasie énergétique pourraient fournir des informations scientifiquement fondées afin de prévenir le développement et l'installation de l'obésité et contribuer aux progrès thérapeutiques de l'obésité.