Pratiques musicales, pouvoir et catégories identitaires : Anthropologie du rap gaboma
Auteur / Autrice : | Alice Aterianus-Owanga |
Direction : | Jorge P. Santiago |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie et anthropologie |
Date : | Soutenance le 06/12/2013 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche et d'Etudes Anthropologiques |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Pierre Dozon |
Examinateurs / Examinatrices : Joseph Tonda, Thomas Fillitz, Pauline Guedj, Olivier Leservoisier |
Résumé
Cette thèse appréhende les processus identitaires et les transformations socioculturelles en cours au travers de l’appropriation du rap au Gabon depuis la fin des années 1980, ainsi que l’enchevêtrement de ces productions de catégories identitaires avec des rapports de pouvoir campés dans le domaine des hiérarchies entre aînés et cadets, des relations de genre, des stratifications des réseaux de la musique, ou des rapports de force avec les autorités politiques. Une investigation dans les archives du Gabon éclaire d’abord la manière dont, tout en marquant des ruptures avec la génération précédente, les rappeurs se sont inscrits dans la continuité de plusieurs décennies de pratiques de musiques dans la ville et de dialogues transnationaux avec les productions culturelles en circulation dans l’espace Atlantique. Une deuxième partie se consacre à la description des relations de genre et de la construction de la masculinité, révélant l’agentivité développée par certaines femmes des mondes de la nuit et de la musique. Enfin, une troisième partie se focalise sur les revendications identitaires et idéologiques des rappeurs et sur les nationalismes qu’ils réinventent, dans des emboîtements entre l’ethnique, le national, le panafricanisme et le transnational. Elle traite des métamorphoses de la sorcellerie dans les réseaux du rap et de la world music africaine, du spectacle de la nation, et des mobilités transnationales au travers desquelles quelques rappeurs forment de nouvelles catégories identitaires hybrides.