Thèse soutenue

Mécanismes de fluage des failles actives : apport des grands forages et expérimentations de laboratoire

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Auteur / Autrice : Julie Richard
Direction : Jean-Pierre GratierMai-Linh Doan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre, de l'Univers et de l'Environnement
Date : Soutenance le 18/12/2013
Etablissement(s) : Grenoble
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la Terre (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Anne-Marie Boullier
Examinateurs / Examinatrices : Roger Soliva
Rapporteurs / Rapporteuses : Andrea Billi, Olivier Lacombe

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le fluage est une déformation ductile affectant certaines failles actives, voire toutes. Il existe en effet deux types de fluage. Le premier, le fluage permanent, concerne certaines failles. La déformation s'effectue de façon continue et constante dans le temps. Le second, plus ponctuel, est fréquemment enregistré à la suite d'un séisme. On peut alors parler de déformation post-sismique. La compréhension des mécanismes à l'origine de ces deux types de fluage apparaît étroitement liée à celle de la succession des différentes phases du cycle sismique. Notre étude, basée à la fois sur des observations naturelles et sur des expérimentations de laboratoire, a démontré que le fluage résultait d'une combinaison de processus interagissant les uns avec les autres et favorisant la mise en place d'un mécanisme dominant. Nous avons mis en évidence que les deux paramètres les plus importants à l'établissement de cette dominance étaient la composition minéralogique de la roche et son état d'endommagement. Dans une zone de faille, ces deux paramètres varient avec le temps, la profondeur et avec l'éloignement à la zone de glissement. Par conséquent, les mécanismes de fluage évoluent eux aussi en fonction de ces données. Notre approche microstructurale d'échantillons provenant de la zone en fluage actif de la faille de San Andreas, fournis par le forage SAFOD, nous a permis d'établir une chronologie des déformations subies par les roches de cette zone. Un modèle d'évolution des mécanismes de fluage a ainsi émergé. Cette évolution est capable d'entretenir le fluage au cours du temps de façon permanente, soit par un enrichissement de la zone en minéraux à faible coefficient de friction, comme révélé par les échantillons de la Faille de San Andreas, soit par un équilibre entre processus de fracturation et de cicatrisation, maintenant la résistance de la roche à un seuil trop faible pour un fort chargement. Dans ce dernier cas, nos expérimentations de laboratoire ont montré que si les processus de cicatrisation devenaient dominants, il y avait création d'hétérogénéités de résistance à l'intérieur de la roche. A l'échelle d'une zone de faille, ces hétérogénéités peuvent être suffisamment importantes pour mener à l'initiation d'une rupture conséquente. Ces expériences sont analogues au cas de la Faille de San Andreas, où dans un contexte de fluage permanent, des microaspérités locales génèrent de la sismicité.