Thèse soutenue

Complémentarité des sytèmes radar en bande L et lidar pour l'étude des terrains volcaniques : cas du Piton de la Fournaise

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Auteur / Autrice : Mélanie Arab-Sedze
Direction : Frédéric BretarEssam Heggy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géophysique
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Institut de physique du globe (Paris ; 1921-....)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse exploratoire prépare la mission américaine DESDynI (Deformation, Ecosystem Structure and Dynamics of Ice). Pour mieux comprendre et quantifier les sources de décorrélation des signaux radar, nous avons étudié la synergie entre des données interférométriques du capteur ALOS-PALSAR et des mesures LiDAR acquises au-dessus du volcan du Piton de la Fournaise (La Réunion, France) en 2008 et 2009. Nous nous sommes attachés à décrire les facteurs affectant la rétrodiffusion des micro-ondes par plusieurs types de terrains volcaniques : certains sont colonisés par une couverture végétale plus ou moins dense, d'autres sont nus et caractérisés par une grande hétérogénéité de propriétés physiques (coulées de lave a’a, pahoehoe ou pahoehoe « slabby » et lapilli). Les données LiDAR ont permis de construire un modèle numérique de terrain à haute résolution décrivant finement la morphologie du volcan. Nous l'avons utilisé pour soustraire la contribution topographique de la phase interférométrique. La carte des différences altimétriques a été utilisée pour analyser les variations de topographie susceptibles d'expliquer les pertes de cohérence observées au-dessus du cratère Dolomieu entre 2008 et 2009. Nous avons aussi calculé une carte de hauteur de canopée et montré que la cohérence diminuait lorsque cette variable augmentait. Enfin, l’intensité LiDAR a servi à classer les surfaces du fait de leurs signatures spectrales. Elle apporte une information complémentaire sur la nature des terrains, permettant une meilleure évaluation des phénomènes surfaciques et une meilleure compréhension des sources de décorrélation. En parallèle, les propriétés géométriques et physiques des surfaces ont été mesurées in situ en octobre 2011. A partir de photos numériques, nous avons généré des minis modèles numériques de terrain avec une résolution spatiale de 1,2 mm en utilisant un logiciel de photogrammétrie. Nous avons étudié la rugosité de surface des coulées de lave et des lapilli grâce à cinq paramètres statistiques : écart type des hauteurs, longueur de corrélation, paramètre Zs, indice de tortuosité et dimension fractale. Cette analyse nous a aidé à mieux comprendre les interactions entre les ondes et ces milieux : les surfaces rugueuses et poreuses telles que les coulées a’a produisent de la diffusion multiple et donc une perte de cohérence, alors que les surfaces plus lisses telles que les coulées pahoehoe sont plus cohérentes. Les pertes de cohérence au-dessus des lapilli ont principalement une origine volumique mais elles dépendent aussi de la constante diélectrique du milieu. Afin d’estimer la profondeur de pénétration des ondes dans le milieu, nous avons mesuré la permittivité relative complexe d'échantillons de roches volcaniques au laboratoire. Les résultats supposent une pénétration beaucoup plus importante dans les lapilli que dans les coulées de lave. Finalement, nous nous sommes intéressés à la densité de végétation : nous avons généré une carte de LAI (indice foliaire) à partir d’images SPOT 5 et avons montré une corrélation négative entre le LAI et la cohérence. Pour des valeurs de LAI supérieures à 7, la cohérence devient faible et le signal interférométrique est inexploitable.