Thèse soutenue

Dynamiques professionnelles et salariales des journalistes

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Auteur / Autrice : Camille Dupuy
Direction : Claude Didry
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 29/11/2013
Etablissement(s) : Cachan, Ecole normale supérieure
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences pratiques (1998-2015 ; Cachan, Val-de-Marne)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Gilles Bastin, Annette Jobert, Denis Ruellan
Rapporteurs / Rapporteuses : Antoine Bevort, Florent Champy

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse analyse les journalistes professionnels français en les envisageant à partir de leur statut de salarié dans des entreprises soumises à des impératifs de gestion et de rentabilité, suivant en cela les intuitions de Max Weber sur la presse. Cette posture conduit à poser une question centrale autour de la tension entre la subordination juridique du salarié et l’autonomie professionnelle que nécessite leur travail. L’autonomie professionnelle et la condition salariale des journalistes sont conçues à partir de l’analyse conjointe des dynamiques salariales (défense du salariat) et des dynamiques professionnelles (défense de l’autonomie professionnelle). Sans nier le caractère spécifique du bien produit (l’information), réalisé par un collectif englobant d’autres catégories de travailleurs, cette perspective entend compléter une sociologie du journalisme qui les a largement envisagés à partir de leurs caractéristiques professionnelles par une sociologie des relations professionnelles et des entreprises. Sur la base d’une analyse socio-historique qui repose sur des méthodes complémentaires (entretiens, observations, archives), on analyse tout d’abord la structuration du groupe professionnel des journalistes comme catégorie salariée dans une entreprise spécifique, l’entreprise de presse. On montre comment ce groupe se constitue historiquement comme un ensemble de salariés professionnels. Les différentes organisations collectives du groupe sont ensuite appréhendées comme des instances de représentations du journalisme prises dans un système de relations professionnelles plus larges (au niveau de la branche et de l’entreprise). L’analyse de mobilisations au moment de restructurations montre enfin comment les journalistes tentent de ménager concrètement des marges de manœuvre face au pouvoir de l’employeur. Ce positionnement général conduit à s’écarter du point de vue critique « classique » reposant sur le rapport du journalisme à l’argent, pour saisir les dynamiques salariales au sein desquelles se joue l’affirmation du journalisme comme catégorie professionnelle.